Le cimetière d'El Hana, a connu ces derniers temps un laisser-aller et une situation de délabrement qui a suscité la colère de nombreuses familles qui viennent se recueillir, chaque vendredi, sur les tombes de leurs proches. Ce lieu, hélas est abandonné, mal entretenu où les dépôts d'ordures, les sachets et les bouteilles en plastique traînent un peu partout jonchant le sol. Cela donne à ce site une image qui n'est guère reluisante pour ne pas dire digne des vivants. Le constat est le même, et ce après tant d'encre déversé par notre journal. Les choses sont un peu différentes cette fois ci, car l'état désastreux de ce cimetière est dû au non-achèvement des travaux de nettoiement initié il y a quelque mois par les services de la protection civile et les agents de l'APC. Sur les lieux, des troncs d'arbres et broussailles coupées obstruent le chemin principal et bloquent l'accès à la partie inférieure du cimetière. Cet amas d'arbustes s'accroche aux vêtements des visiteurs causant blessures et plaies surtout pour les personnes âgées. Pire encore, à certains endroits, des déchets d'arbres et troncs entassés, occultent une partie des tombes obligeant les visiteurs de les repousser avec leurs mains pour libérer le tombeau et l'épitaphe afin d'identifier l'enterré. Comme il est certain que les personnes qui viennent se recueillir dans cette partie du site ressortent souvent avec les pieds, les chevilles et les bras égratignés. En effet, et selon un habitant : « à chaque fois que je rentre dans ce cimetière je repars déçu et en colère. Pourtant j'ai signalé cette anomalie plusieurs fois aux services concernés (service technique) mais rien n'a été entretenu. Je n'aurais jamais imaginé qu'on pouvait à ce point offenser les morts. Après l'accès au cimetière, les visiteurs ont dû mal à se frayer un chemin au milieu des herbes coupées et entassées qui bloquent le chemin.». La dernière campagne de nettoyage a laissé une marque Selon nos informations tout ce bazar n'est pas dû au hasard, car la dernière campagne de volontariat qui a touché l'ensemble des cimetières à Mostaganem est à l'origine de cet état d'abandon. Censés nettoyer ce cimetière, les agents de la protection civile et ceux de l'APC ont négligé un point sensible, c'est de ramasser les déchets et débris des arbres et troncs coupés avant de partir. Les efforts déployés par ces volontaires restent stériles et vaines face à un travail inachevé il y a de cela 3 ou 4 mois avec cette campagne qui a été entamée à la veille de l'Aïd d'une durée de trois jours en collaboration avec l'APC, ainsi que le mouvement associatif. Une campagne fructueuse dans l'immédiat et favorablement acclamé par la population, mais qui à long terme dévoilera des marques et des cicatrises embarrassantes. Le monument des martyrs négligé En principe, devant bénéficier de la protection et du respect, le monument des martyrs de la révolution algérienne, situé juste à l'entrée du cimetière « El Hana » se trouve lui aussi dans un état d'abandon total ; « clôture d'enceinte rouillée, marbre dans un piteux état...etc. », le visiteur sera choqué par ce terrain vague envahi par les mauvaises herbes. Un tel paysage n'est guère digne de nos soldats morts pour la patrie, ces femmes et ces hommes qui se sont sacrifiés pour l'indépendance du pays. Un sanctuaire des martyrs où jadis, viennent se recueillir les autorités locales à l'occasion d'événements notamment le 1er Novembre et le 5 Juillet n'est pas mieux entretenu et sollicite une attention particulière des responsables concernés et c'est l'occasion car nous sommes dans le 50e anniversaire de l'indépendance. En résumé, la responsabilité est partagée entre les services concernés et l'incivisme des citoyens qui joue un grand rôle dans la préservation de ces lieux sacrés. L'état actuel de ce cimetière ne reflète pas le respect que nous sommes censés accorder à nos aïeux. L'incivisme de certains citoyens qui ne respectent rien et la négligence des services concernés se répercutent sur les espaces réservés aux morts.