La DGSN nie les accusations de mauvais traitements et de chantage rapportées par la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme de Laghouat. Des représentants de la LADDH accusent les forces de l'ordre d'avoir arrêté et frappé Mohamed Bentacha, un jeune homme de Ouargla, proche du militant Tahar Belabès. Les policiers auraient tenté de convaincre le jeune homme d'accuser Tahar Belabès, qui est à la tête du mouvement des chômeurs, de lui avoir remis une arme. Selon la LADDH, Mohamed Bentacha a été arrêté sur des motifs confus. «Le chantage avait été prévu à l'avance, estime Yacine Zaïd, le représentant de Laghouat. Les policiers ont présenté à Mohamed une vidéo où il apparaît lançant des pierres contre la police lors d'une manifestation pour le logement. Ils lui ont dit qu'ils avaient tout ce qu'il fallait pour le mettre en prison.» Jointe par nos confrères de TSA, la DGSN affirme qu'il s'agit d'une «pure affabulation» et ajoute que le jeune homme est au cœur d'une procédure judiciaire pour création d'une association de malfaiteurs. Pourtant, ce n'est pas la première fois que les forces de sécurité de Ouargla et du sud du pays sont accusées de mauvais traitements à l'encontre des manifestants et militants. Ces dernières semaines, un autre jeune homme a été approché par la police pour le convaincre d'accuser Tahar Belabès de distribution d'armes prohibées. Au printemps dernier, El Watan Week-end rapportait déjà d'autres cas de violence extrême pour faire taire les manifestants qui réclamaient un emploi et un logement dans les wilayas de Ouargla, Ghardaïa et Laghouat. Ces derniers mois, les membres du comité des chômeurs ont été insultés publiquement. Des vidéos circulent sur internet lançant des appels au meurtre et insultant les membres de leurs familles. Ils sont accusés, tour à tour, d'être des islamistes, des membres du Mossad ou d'être soutenus par des puissances étrangères. «Nous sommes très vulnérables en tant que militants, souligne Yacine Zaïd. La population de Ouargla soutient toujours le comité des chômeurs, mais les citoyens commencent à avoir peur à cause de ces accusations mensongères.»