Le second port de l'ouest algérien est en train de suffoquer sous de multiples contraintes. En effet, le trafic essentiellement basé sur les intrants nécessaires au développement de l'infrastructure pétrolière du Grand Sud, fait l'objet d'une sollicitude de la part de nombreux partenaires étrangers et nationaux. Mais, en l'état actuel, tout expansion de son activité ne peut intervenir sans une réelle prise en charge des multiples contraintes qui entravent son bon fonctionnement. C'est ainsi que les structures réservées à la pêche sont largement entamées, obligeant de nombreux chalutiers et sardiniers à squatter les bassins réservés au trafic des marchandises. En effet, les emplacements destinés à accueillir les navires marchands sont régulièrement occupés par des bateaux de pêche. Dans une étude du plan d'amarrage réalisée en 1998 par le laboratoire d'études maritimes, pas moins de 17 embarcations de pêche étaient en excédent. Cet excédent vient de passer à plus de 45 embarcations. Obligeant souvent des navires étrangers à patienter longuement en rade, en attendant que la place occupée par des chalutiers soit enfin libérée. Pourtant, nombre d'armateurs sont unanimes pour reconnaître à l'entreprise portuaire la célérité dans le traitement des bateaux. Sur place, il est loisible de constater que certains bateaux ne sont même pas immatriculés à Mostaganem. Présence envahissante Un marin pêcheur nous assurera qu'il y aurait au moins une vingtaine d'embarcations qui viendraient d'autres régions. Pendant ce temps, des bateaux entrant dans le cadre de l'emploi des jeunes ou financés par l'UE auront été contraints de rejoindre le port de Sidi Lakhdar en perpétuel envasement. C'est ainsi que plus de 27 embarcations ayant été affectées au port de Sidi Lakhdar, se retrouvent amarrées au port de Mostaganem. Sinon comment expliquer cette présence envahissante qui se traduit souvent par un étalage prolongé des filets sur les quais. Lors de notre visite, il était très difficile aux nombreux routiers de se frayer un chemin pour charger leurs marchandises. Avec plus de 180 embarcations pour seulement 430 mètres linéaires de quais réservés à la flottille de pêche, c'est la rentabilité du port de commerce qui prend un sérieux coup. Pourtant, les propositions les plus alléchantes ne manquent pas. En effet, plusieurs projets sont en cours de discussion avec des compagnies étrangères. Il y a d'abord l'imminente ouverture d'une ligne directe reliant Alicante, que la compagnie espagnole Trasmed, la troisième compagnie maritime au monde, ciblerait en priorité pour un transport de voyageurs. Les Français ne sont pas en reste. Une ligne régulière devrait desservir Sète ou Port Vendre, avec comme objectif, une véritable interconnexion entre les économies régionales des deux rives. Il y a également cette compagnie égyptienne spécialisée dans les chantiers pétroliers qui est attendue incessamment. L'assainissement de la situation d'encombrement dans laquelle se trouve le port serait un préalable à toute négociation raisonnable.