Des étudiants de français master 2, plus précisément en littérature comparée, se sont rapprochés hier de notre rédaction pour dénoncer «la mascarade» orchestrée par l'université Constantine 1, département de langues et littérature française, concernant l'organisation du concours de doctorat (LMD) au profit de 117 candidats pour … 6 postes. Ces étudiants, qui nous ont remis des documents, dont l'arrêté ministériel n° 714 du 3-11-2011 portant modalités de classement des étudiants, disent que tout s'est fait à leur insu, et dans l'opacité totale, durant la fête de l'Aïd El Adha et le week-end. Selon eux, ils n'ont pas été avisés de la date exacte du concours. «Nous avons envoyé nos dossiers à temps pour passer le concours sachant que nous répondons à tous les critères exigés, -à savoir l'absence de rattrapage et de redoublement durant tout le cursus, en plus de moyennes honorables,- et malgré cela nous avons été écartés de manière peu orthodoxe ; il y a eu deux listes, la première a été affichée la veille de l'Aïd pendant un court laps de temps, et dans laquelle figuraient les noms de la plupart d'entre nous, et a été enlevée et remplacée jeudi par une autre dans laquelle ne figurent plus nos noms. Quand nous avons contesté le fait, on nous a dit de faire un recours, alors que le concours s'est déroulé… samedi», martèlent-ils. Entre-temps, ces étudiants ont rapidement rédigé des lettres de recours que le secrétariat n'a pas voulu accepter, arguant que celui-ci doit être fait sur le registre de doléances, toujours au niveau de ce secrétariat, mais paradoxalement l'accès à ce registre leur a été refusé. En somme, aucun temps de manœuvre ne leur a été laissé. C'est un procédé machiavélique et peu honorable, -à savoir le recours à la mystification-, qui a été utilisé pour écarter ces étudiants d'un concours surbooké. Pis encore, ces derniers clament qu'ils n'ont pu avoir aucun interlocuteur. «Tous se sont absentés pour aller chercher le mouton de l'Aïd», dénoncent-ils. «On nous a fait croire que nous pouvions déposer nos recours après les fêtes, alors que c'est aujourd'hui (hier, ndlr) que se déroule le concours», se révoltent-ils. Le doyen n'a pas voulu les recevoir dans son bureau, disent-ils. Il leur a laconiquement précisé qu'il n'était là que pour «valider les décisions», niant au passage l'existence de deux listes, alors que les postulants ont pris la peine de les photographier (en fait foi la copie sur Ipod qu'ils nous ont présentée). «Le recteur nous a lui aussi durement rabroués; du mépris, que du mépris, voilà ce qu'a manifesté envers nous le premier responsable de l'université Constantine 1», s'indignent-ils, jurant que la deuxième liste affichée comporte aussi les noms des étudiants de la promotion précédente ayant échoué au concours de master 2, ce qui est en porte-à-faux avec les critères énoncés, et surtout un déni vis-à-vis des étudiants de la promotion de 2013. De son côté, le secrétariat général de wilaya de l'organisation nationale algérienne de la société civile (Onasc), nous a fait parvenir un document (dont des copies ont été envoyées au Premier ministre, au ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, au SG de wilaya, aux médias et à qui de droit) dans lequel il dénonce «les conditions particulièrement opaques du concours de doctorat 2013 dans les filières de français, anglais et biologie». Nous pouvons y lire également que «les nouveaux critères pour le concours ont été présentés après la sélection et non avant». Affaire grave à suivre.