La wilaya de Tizi Ouzou compte 29 gisements miniers identifiés et prêts à l'exploitation, apprend-on du directeur des mines et de l'industrie (DMI). Le nombre de carrières produisant le tuf, l'argile et le marbre, est de sept. Quatre autres sont en cours de lancement. Mais le secteur des mines enregistre un grave déficit en matière de production d'agrégat. Car selon le DMI, M. Lourek, aucune carrière d'agrégats n'est à ce jour exploitée à travers toute la wilaya de Tizi Ouzou malgré les facilités accordées aux investisseurs intéressés. Cette situation favorise ainsi l'extraction sauvage et illicite du sable de l'oued Sebaou, d'où des centaines de milliers de personnes sont alimentées en eau potable. Pour mettre fin à cette anarchie qui porte, à la fois, atteinte à l'homme et à l'environnement, le DMI déclare que six carrières d'agrégats, d'une capacité de production d'un million de tonnes par an, sont en cours d'installation. Elles seraient opérationnelles à partir du mois de juin de l'année en cours. « D'ici la fin du mois de décembre prochain, ces carrières pourraient mettre sur le marché environ 750 000 tonnes d'agrégats qui permettront la relance du secteur du bâtiment dans notre wilaya », déclare M. Lourek. « Les prix des matériaux de construction et du marché de l'immobilier à Tizi Ouzou sont les plus élevés à travers tout le territoire national », proteste le wali. Ce dernier estime que ce problème est, en partie, à l'origine des retards accumulés dans les projets de développement, qui provoquent à chaque fois des réévaluations des coûts. Mais l'ouverture de ces carrières bute sur d'énormes contraintes. La plupart des gisements identifiés sont situés dans des zones protégées par la réglementation relative à l'environnement. Une douzaine sont localisés au niveau de la zone appartenant au Parc national du Djurdjura tandis que d'autres sont situés dans des terrains relevant des services des forêts. L'opposition des citoyens empêche aussi l'exploitation des carrières comme cela est le cas à Sidi Naâmane, Mekla et Ath Ziki. La levée de ces contraintes permettrait la production d'environ 2 millions de tonnes d'agrégats par an et la création de 400 postes d'emploi direct, avance le DMI. A ce propos, le wali de Tizi Ouzou a ordonné fermement le recours à l'intervention des forces publiques en cas de nécessité. A défaut d'exploiter convenablement les gisements d'agrégats en montagne, l'intervention des services de sécurité dans l'oued Sébaou ces derniers jours serait vaine car le pillage du sable continuera inévitablement.