Avec la mise en exploitation de nouveaux gisements et la reprise pour d'autres, l'activité minière à Annaba connaît, depuis 2006, un nouvel élan. Cette reprise s'inscrit dans le sillage de la politique de l'Etat, qui consiste à donner un nouveau souffle au secteur des mines après des années de léthargie due à la contrainte sécuritaire. A l'arrêt, depuis plusieurs années, pour des raisons sécuritaires, plusieurs sites miniers ont été rouverts. Parmi eux, deux, renfermant d'importantes ressources calcaires, ont ainsi été remis en exploitation à Oued El Aneb. Au total, six carrières y ont repris l'activité. Trois autres sites de substances minérales ont, par ailleurs, été mis en exploitation. Le premier est à Aïn Barbar (Séraïdi) et renferme du feldspath. L'exploitant est un grand groupe minier national, retenu lors de l'adjudication du mois d'avril 2006. « Le site de feldspath de Aïn Barbar a certes repris, mais timidement. Nous nous attendons à ce que cette reprise soit plus efficace et rentable dans un proche avenir », affirme le directeur des mines et de l'industrie, M. Benikhlef. Deux autres sites renfermant du tuf volcanique (pouzzolane), découvert dans la région de Chétaïbi, ont également été ouverts aux exploitants. Cette substance, un adjuvant entrant dans la production du ciment, est destinée aux cinq cimenteries de l'Est. A cet effet, le DMI explique : « Les deux sites renferment des réserves de pouzzolane assez importantes. Celles-ci sont à même de satisfaire les besoins des cinq cimenteries de l'Est. La pouzzolane est un tuf d'origine éruptive, d'où l'appellation de tuf volcanique. Ce dernier est utilisé dans la production du ciment ». Toujours dans le cadre de la redynamisation de l'activité minière, la relance du gisement Kef Bouassida pour la remise en exploitation de deux sites de calcaire est aujourd'hui effective. A l'arrêt depuis 1992, ces sites ont permis la création de quatre nouvelles unités. D'après le responsable, « les sites de Kef Bouassida vont permettre de satisfaire les besoins de la wilaya à hauteur de plus de 50%. Nous avons des besoins, sans cesse, croissants, notamment avec le programme quinquennal de logements. La production d'avant arrivait à peine à couvrir 25 % de la demande. Pour combler le déficit, le recours aux wilayas limitrophes était incontournable ». D'autres indices ont, par ailleurs, été identifiés au niveau de la wilaya de Annaba. Ces indices, qui concernent d'importantes substances minérales utiles, feront l'objet de plus de recherches et d'exploration par l'ANPM et l'agence nationale de la géologie et du contrôle minier (ANGCM). L'optimisme quant à la sérieuse reprise en main de l'activité minière dans notre pays était clairement perceptible dans les propos du premier responsable du secteur des mines à Annaba. D'ailleurs, les prémices de cette reprise ont commencé à se faire sentir à partir de 2002, avec le lancement d'actions de promotion de la petite et moyenne mine avec, comme cadre institutionnel, la nouvelle loi minière. Outre les divers avantages, plus que motivants, celle-ci prévoit une fiscalité attractive pour les investissements nationaux et étrangers dans le secteur. Elle définit, de façon plus claire et simplifiée, les conditions juridiques d'exercice de l'activité minière avec un régime fiscal particulier pour les entreprises minières, ce qui n'était pas le cas dans l'ancienne loi. A ce titre, M. Benikhlef explique en disant ceci : « Les dispositions de la nouvelle loi minière sont claires. Elles s'appliquent aux activités d'infrastructure géologique, de recherche et d'exploitation des substances minérales ou fossiles. Cette loi ne concerne pas l'eau, les gisements d'hydrocarbures liquides ou gazeux et schistes pétrolifères. Des dispositions spécifiques leur sont applicables ». Et d'ajouter : « Avec la réorganisation de notre secteur et la création de deux agences nationales totalement indépendantes, ANPM et ANGCM en l'occurrence, la mission du ministère se limite, aujourd'hui, à l'élaboration de politiques générales du programme de l'Etat et de la surveillance du domaine minier et paraminier ».