En dépit de la volatilité des cours de change des principales devises, le taux de change effectif réel du dinar est aujourd'hui encore apprécié par rapport à son niveau d'équilibre.» C'est en ces termes que la Banque d'Algérie (BA) a réagi, hier, aux déclarations du ministre des Finances, Karim Djoudi, qui évoquait, lundi dernier à l'APN, une dépréciation d'environ 10% du dinar par rapport à l'euro, opérée depuis le mois de juin du fait, a-t-il expliqué, d'un différentiel d'inflation entre l'Algérie et le reste du monde. Ainsi, dans une note d'information parvenue hier à notre rédaction, la Banque d'Algérie indique que les cours du dinar vis-à-vis du dollar, tel qu'observé ces derniers mois sur le marché interbancaire des changes, «sont en deçà des taux formés antérieurement». Pour ce qui est de l'euro, est-il précisé dans la même note, les cours observés sur le marché local «sont légèrement dépréciés en contexte de forte appréciation de l'euro par rapport au dollar». Retraçant l'évolution des cours du dinar par rapport à l'euro et au dollar, de 2009 à 2012, la BA souligne que la valeur de la monnaie nationale a évolué entre 91,1308 et 109,0478 DA pour un euro au cours de l'année 2009, entre 91,0519 et 105,3513 DA puis entre 98,3373 et 106, 5322 DA pour un euro sur les années 2010 et 2011 et, enfin, entre 99,6138 et 107,0015 DA pour un euro au titre de l'année 2012. Par rapport au dollar américain, ajoute le document de la BA, les cours du dinar ont évolué entre 73,8092 et 82,0954 DA durant l'exercice écoulé. Aussi, est-il expliqué à la lumière de ces tendances observées, l'évolution récente du cours du dinar vis-à-vis de l'euro et du dollar américain «est corrélée, dans une large mesure, au taux euro/dollar en contexte de volatilité financière accrue». Tout en assurant que l'économie nationale reste à l'abri de la volatilité des flux des capitaux affectant certaines économies émergentes en 2013, la Banque centrale admet néanmoins que la valeur externe de la monnaie nationale subit effectivement, dans une certaine mesure, «l'effet de la volatilité des marchés de change liée aux risques pesant sur les perspectives à court terme de l'économie mondiale». Ceci étant, rassure la même institution, le niveau élevé des réserves officielles de change et celui historiquement bas de la dette extérieure «témoignent clairement de la viabilité financière extérieure» de l'Algérie «en dépit de la poursuite de la progression des importations». La BA, qui a tenu à rappeler que la politique de taux de change qu'elle poursuit depuis la seconde moitié des années 1990 a pour objectif ultime «la stabilisation du taux de change effectif réel du dinar à son niveau d'équilibre de moyen terme», défend en fin de compte sa bonne gestion du taux de change de la monnaie nationale, tout en assurant que celle-ci contribue aujourd'hui à «la résilience de l'économie nationale face à d'éventuels chocs externes».