Une commission d'enquête du ministère de l'Enseignement supérieur séjourne à Sidi Bel Abbès où elle doit s'enquérir de la régularité du concours de résidanat qui s'est déroulé les 6 et 7 octobre dernier. Un concours que de nombreux médecins ont dénoncé avec vigueur, soulignant le «clientélisme» et le «favoritisme» ayant permis à certains candidats de décrocher des notes jugées «exagérées» et qui ont grandement contribué à leur assurer le fameux sésame pour être admis en résidant. Selon les médecins mécontents, quelque 495 candidats ont participé à ce concours, remporté par 90 d'entre eux. La commission d'enquête dépêchée à la faculté de médecine a coïncidé avec l'organisation, avant-hier, d'une grande cérémonie en l'honneur des lauréats contestés. Dans une lettre de protestation adressée au Premier ministre Abdelmalek Sellal, et dont une copie a été remise au bureau d'El Watan, un groupe de médecins avait mis en exergue le caractère «scandaleux» de ce concours et évoqué une «triche directe» lors des épreuves du concours. «Il est connu que cet examen n'a plus une valeur évaluatrice depuis 2008 (…). En fait, chaque année, les premiers sont toujours les filles et les fils des Professeurs de médecine de la fac ainsi que ceux de personnesfortunées», affirme ce groupe de médecins. Et d'ajouter : «Nous vous demandons M. le ministre de jeter un coup d'œil sur les résultats de l'examen de résidanat et le classement des gagnants et de voir les notes incroyables obtenues à Sidi Bel Abbes comparativement aux autres facultés de médecine en Algérie.» Pour le président du conseil scientifique de la faculté de médecine, M. Maghraoui, les assertions des médecins ayant perdu au concours de résidanat ne sont que «allégations mensongères». Dans une lettre publiée sur plusieurs sites électroniques, M. Mghrapu explique qu'il ne fait pas partie du jury de l'examen d'accès au résidanat depuis plusieurs années et, qu'à ce titre, il ne confectionne ni QCM ni autres types de questions. «Les QCM sont en circulation libre au niveau de toutes les facultés de médecine», précise-t-il, affirmant que «si on regarde et on analyse les résultats qui étaient très bons dans l'ensemble, les notes étaient supérieures à toutes les années précédentes (…). Peut-être que le tirage au sort a permis à tous les candidats d'être au-dessus de la moyenne». Ceci dit, seul le travail de la commission d'enquête est à même d'éclaircir cette autre affaire de triche supposée après le scandale de falsification de procès-verbaux de notes finales d'examens, survenue en 2011.