Le trouble de l'opinion a pour fondement deux rocambolesques affaires qui ont défrayé la chronique à Témouchent pour avoir mis en cause l'intégrité des cadres d'institutions publiques et qui viennent d'être blanchis par la justice. Hier, le procureur près du tribunal de Béni-Saf entendait des cadres de la SPCM plus connue sous le nom de Perphos, une société qui extrait de la pouzzolane à Béni-Saf et qui le commercialise. Ce minerai, qui entre dans la fabrication de ciment, est pour l'essentiel livré aux cimenteries publiques. Jusqu'en début d'après-midi, l'audition était en cours et devrait s'achever par une présentation chez le juge d'instruction qui décidera des suites à donner à l'affaire. Pour rappel, cette affaire avait révélé à la presse en juin dernier par la sûreté de wilaya et dans laquelle elle les accusait de faux et usage de faux, d'abus de pouvoir de fonction, de rédaction de fausses décisions et de dilapidation de deniers publics. Le temps passant et des éléments du dossier filtrant, deux aspects ont troublé l'opinion publique. Tout d'abord, le groupe Ferphos dont relève sa filiale à Béni-Saf ne s'est pas déclaré partie civile et a même conforté son directoire en ayant avalisé ses bilans. Ensuite, le point le plus important concernant l'accusation de détournement de 65 000 tonnes, une quantité phénoménale équivalent à un semestre d'extraction, a de quoi étonner sachant que la pouzzolane n'intéresse que les entreprises publiques, d'où la question de savoir l'intérêt d'un tel détournement. Par ailleurs, cette quantité estimée, selon les informations rendues publiques, est plus le résultat de présomptions que de preuves palpables. Le trouble de l'opinion a également pour fondement deux rocambolesques affaires qui ont défrayé la chronique à Témouchent pour avoir mis en cause l'intégrité de deux cadres d'institutions publiques et qui viennent d'être blanchis par la justice. Pour ce qui est de la première qui a affecté la Direction de l'urbanisme et de la construction (DUC), la police annonce que B.A., chef de service à la DUC, a été pris en flagrant délit de corruption. C'était en décembre de l'année passée. Selon la version des enquêteurs, c'est un entrepreneur qui lui a tendu un piège en lui remettant 50 000 afin de lui faciliter le paiement de situations de travaux de 29 locaux commerciaux, des travaux jugés non conformes par le CTC, ce qui avait amené la résiliation du marché passé entre l'accusé et la DUC (El Watan du 8/12/2012). B.A. est placé en détention préventive et sa fillette livrée à la vindicte de sa classe par sa maîtresse. Les collègues de B.A. crient au coup monté et démontent l'accusation point par point et même au-delà (El Watan du 10/12/2012). Par contre, les fortes présomptions qui pesaient sur l'accusateur avaient été négligées par l'enquête. Le jour du procès en première instance, B.A. est innocenté mais un appel est interjeté (El Watan du 13/12/2012). Dans l'affaire, si B.A. a retrouvé la liberté, il perdit son travail et son salaire. Une année de chômage après, c'est ce week-end qu'il vient de lui être délivré par la cour de Sidi Bel Abbès, des arrêts l'innocentant. Ces mêmes arrêts condamnent son accusateur ainsi qu'un complice avec lequel il avait fomenté une cabale contre B.A. Dans la deuxième affaire, c'est le directeur de wilaya des domaines qui a été traîné dans la boue, toujours par presse interposée, pour dissipation de biens publics. Lui aussi vient d'obtenir un non-lieu par la chambre d'accusation de la cour de Sidi Bel Abbès.