Dans une ville qui étouffe, la réalisation des parkings à étages est devenue une urgence. Le parc roulant de la wilaya dispose de plus de 400 000 véhicules, tous types confondus. Un tel chiffre a été annoncé par un responsable de la sécurité routière, lors de la semaine de prévention tenue dernièrement à Sétif. Selon la même source, les réseaux routiers de Sétif et El Eulma reçoivent quotidiennement plus de 200 000 véhicules. Un tel flux n'arrange pas les affaires des routes des deux agglomérations qui étouffent. La circulation et le stationnement au niveau du chef-lieu de wilaya où le réseau routier est plus que congestionné, sont impossibles, à n'importe quelle heure de la journée. Trouver le moindre bout de la route pour stationner, est une prouesse. Pour de nombreux automobilistes, dont certains initiés, la réalisation d'un ou plusieurs parkings à étage devient une urgence. La version de certains responsables locaux criant sur tous les toits qu'une telle opération doit être confiée au secteur privé, est non seulement consommée mais n'obéit à aucune logique. Pour preuve, la wilaya d'Alger avait, ces trois dernières années, décidé de réaliser pas moins de 6 parkings à étages qui seront par la suite gérés par l'entreprise de gestion des parkings et gares routières (EGCTU). Un de ces projets d'une valeur de 15 millions d'Euros (1,5 millions de dinars) a été confié à la société turque Aslan-Yapi-Ve-Ticaret). Une question nous taraude l'esprit : ce qui est valable pour Alger et les autres grandes agglomérations du pays, ne l'est-il pas pour Sétif, n'étant autre qu'un grand carrefour ? L'assiette foncière Diar El Nakhla, située au cœur de la cité, s'y prête. Les tergiversations des responsables locaux, et en premier lieu les locataires de l'hôtel de ville, qui doivent se pencher sur les dossiers importants et rentables, ont cédé la place à de nombreux parkings «sauvages» qui imposent leur loi. Ce problème fait l'affaire de ces quidams, autoproclamés gardiens de la chaussée, un danger pour les automobilistes qui voudraient leur tenir tête. «Au début de la semaine en cours, j'ai accompagné mon père chez son médecin et je reste dans la voiture pour ne pas perdre la place. En voulant repartir un individu se présente et me demande de payer. Je reste sans voix. Je lui dis je paye quoi? Votre stationnement, me répond-il, mais je suis dans ma voiture, je refuse de verser le moindre centime. L'individu devient dès lors menaçant. Ne pouvant rien faire devant un tel racket ne disant pas son nom, mon vieux papa règle la note. J'hallucine ! D'autant plus que ce scénario se répète à chaque coin de rue. Attendre son enfant devant le lycée Kerouani, c'est payant. Vouloir passer un moment au parc d'attractions, c'est payant, faire des courses du côté du marché des 1014 Logements ou ailleurs, c'est payant, aller au stade, il faut payer des gens qui ne sont soumis à aucune charge. Retirer son argent de la banque ou d'une agence postale, c'est payant. Même rendre visite à un malade à l'hôpital, c'est payant», nous dira une jeune femme qui dit tout haut ce que les autres automobilistes pensent tout bas. «L'automobiliste qui s'arrête plusieurs fois dans la journée n'arrête pas de payer la dîme, même devant chez soi on est dans l'obligation de payer le parking soi-disant gardé la nuit. Tout récalcitrant payera des pots cassés lourds de conséquence pour sa bagnole. Les autorités de la wilaya doivent se pencher sur le problème qui prend les proportions d'un véritable fléau. Soulevée à maintes reprises, la réouverture du dossier des parkings à étages s'impose », précise notre interlocutrice. Le cri de la dame et des autres automobilistes sera-t-il entendu par les décideurs de Sétif qui mérite mieux en matière de gestion du secteur du transport.