Les professeurs hospitalo-universitaires chefs de service mis à la retraite à partir du 1er décembre prochain. Le départ à la retraite de plus de 70 professeurs hospitalo-universitaires chefs de service âgés de 70 ans et plus est désormais officiel. L'arrêté interministériel, signé conjointement par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique portant mise aux fins de fonctions en qualité de chefs de service des enseignants hospitalo-universitaires ayant atteint l'âge de 70 ans au 31octobre 2013, vient d'être mis en exécution. Une instruction interministérielle d'exécution, signée par les deux tutelles le 10 novembre, a été adressée au DSP, aux directeurs généraux des CHU, EHS et EPH et aux doyens des wilayas d'Alger, d'Oran, de Tlemcen et Constantine. Une instruction qui rappelle que c'est en application des orientations du Premier ministre relatives au rajeunissement de l'encadrement des institutions et administrations publiques et «afin de favoriser l'émulation parmi les enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires, il a été décidé de mettre fin aux fonctions en qualité de chefs de service hospitalo-universitaires des titulaires de ces postes ayant atteint ou dépassé l'âge de 70 ans au 31 octobre 2013». L'instruction interministérielle n'omet pas de rappeler que les services rendus par les concernés tout au long de leurs carrières dans les domaines de la santé, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique méritent d'être soulignés avec force, avant de préciser que ces enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires peuvent continuer à exercer les activités d'enseignement, d'encadrement et de santé liées à leur grade de professeur. Les deux ministères exigent ainsi des responsables des structures de prendre toutes les dispositions nécessaires afin que les professeurs chefs de service figurant dans la liste soient informés avec tous les égards de cette décision qui prendra effet à partir du 1er décembre prochain. De son côté, le directeur général des services de santé au ministère de la Santé, le Pr Abid, a instruit le 12 novembre dernier les mêmes responsables des structures de procéder à l'exécution de l'instruction interministérielle et de préciser : «En attendant la mise en concours de ces postes, veuillez procéder en concertation avec le président du conseil médical de l'établissement à la désignation de chefs de service hospitalo-universitaires non concernés par cette instruction.» Ce départ forcé semble naturel pour le Syndicat des enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) puisque c'est à leur demande que le dossier a été ouvert au début de l'année 2013. Ces enseignants-chercheurs, a rappelé le Pr Djidjli, président du Snechu, ont accepté d'occuper la fonction de professeur chef de service à la demande des autorités publiques. «Il y avait très peu d'enseignants il y a 25 ans dans la facultés de médecine et dans les hôpitaux. Ils ont accompli leur mission et ont assuré la formation de plusieurs générations de médecins. Leur départ, aujourd'hui, est plus que mérité et nous leur rendons un grand hommage», a-t-il déclaré avant de signaler que «ce changement est aujourd'hui impératif et c'est le meilleur moyen d'assurer une fluidité dans la carrière hospitalo-universitaire qui demeure précaire. Il y a aujourd'hui un nombre suffisant de professeurs qui peuvent relever le défi», a-t-il souligné. Mais le changement est incomplet, regrette-t-il, parce que «nous avons proposé que la limite d'âge pour la fonction d'enseignant hospitalo-universitaire, tous grades confondus, ne puisse pas aller au-delà de 70 ans pour les deux sexes», a-t-il précisé. D'aucuns estiment que l'impact de ces départs sur le fonctionnement des services hospitalo-universitaires et la formation médicale ne sera pas sans conséquences néfastes puisque de nombreuses compétences seront écartées sans pour autant avoir assuré une vraie relève qui aspire à ces postes de chefferie de service hospitalo-universitaire.