Une enveloppe de 40 milliards de centimes a été dégagée pour acquérir une assiette foncière pour un projet d'immeubles au profit de la population locale. La commune d'El Biar a un résident de marque : le chef de l'Etat. Il y habite depuis au moins dix ans. Mis à part quelques apparitions furtives pour glisser un bulletin dans l'établissement Bachir El Ibrahimi, personne ici n'a vu Abdelaziz Bouteflika faire ses emplettes à l'unique marché du quartier ou même marcher à la place Kennedy. Malgré la présence de ce citoyen «peu ordinaire», cette commune, bâtie à flanc de colline, connaît toutefois les mêmes problèmes que les autres. Sa population a les même soucis : insalubrité, manque d'espaces ou d'équipements de loisirs, circulation étouffante, pollution, mais surtout crise de logement. «J'ai reçu aujourd'hui (dimanche ndlr) 60 personnes. 58 sont des demandeurs de logement. Le souci majeur ici c'est surtout le logement. L'APC a réceptionné environ 5000 dossiers de logements, tous types confondus», indique le président de l'APC, Mohamed Abdelaoui. Les quotas dont a bénéficié l'APC depuis plus de 20 ans n'ont pas résolu ce problème. Pire, des projets de logements APC-CNEP, localisés à Birtraria (292) et à Dély Ibrahim (232) sont à l'arrêt. Selon les attributaires, l'APC a «changé illégalement l'intitulé» de ces logement qui sont devenus promotionnels. Le P/APC, pointé du doigt, se défend : «Il s'agit, certes, de logements APC-CNEP, mais les bénéficiaires oublient de dire qu'ils ont bénéficié, dès le départ, de logements de type promotionnel. Il leur suffit de relire la décision qui leur a été remise. Le projet est promotionnel depuis la délibération de l'Assemblée de l'époque (1988), et il l'est resté. Je défis quiconque de dire le contraire.» M. Abdellaoui assure que les citoyens contestent principalement la «révision» des prix «déjà chers à l'époque». Les travaux de construction à Birtraria ont été réactivés en 2006 à l'initiative de l'ex-wali d'Alger. «On a pu engager les travaux, confiés à Batigec, après l'intervention personnelle de Mohamed Kebir Addou. Le chantier a bien démarré, mais il s'est arrêté. Dernièrement, cela a repris», se réjouit l'élu. Lancé à la même période, le projet situé à Dély Ibrahim est à «75% du taux de réalisation». «C'est un projet qui a bien avancé, mais il s'est arrêté d'un coup. Le terrain de Dély Ibrahim est un bien communal. Nous sommes en possession d'une décision d'affectation. Je fais de mon mieux pour le sauver. Notre seul souci, c'est qu'il est en préfabriqué et qu'une partie est squattée. Il y a quatre immeubles presque finis, dont un est complètement squatté par une trentaine de familles depuis plus d'une dizaine d'années. Ces squatteurs venus de plusieurs wilayas ont bénéficié de complicité. Ils ont pu avoir illégalement l'électricité et l'eau. Sonelgaz répond qu'elle est une entreprise commerciale. J'ai mis l'affaire en justice. J'ai eu gain de cause. J'attends juste l'exécution de la décision», indique M. Abdellaoui. L'APC a bénéficié d'un quota de 40 logements sociaux, distribués en 2006, ainsi que de logements LSP. Les travaux, toujours confiés à Batigec, sont à l'arrêt au grand désarroi des attributaires. «Nous disposons de 450 logements sur les 2600 logements de Batigec à Boudjemaâ Temmim (Draria). Les attributaires ont payé la première tranche et reçu actuellement, selon mes informations, leurs actes. Les problèmes qui surgissent dans ce site ne sont pas du ressort de l'APC. Mais nous essayons les régler», souligne le P/APC auquel il est reproché son «peu d'empressement» par les attributaires des programmes. La commune fait aussi face au problème de l'habitat précaire, réparti à travers 12 sites. Le recensement de 2007 fait état de l'existence de près de 1000 baraques. Le problème se pose principalement au centre de transit dénommé Aurès à Poirson, où vivent, dans des conditions précaires, quelque 75 familles. «Nous espérons que ces personnes seront relogées lors des opérations prévues dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire (RHP). Mais nous n'avons pas d'informations sur le quota qui nous sera réservé ni sur les priorités», précise l'élu. L'APC a un projet d'acquisition. «L'APC est aisée. Nous avons une moyenne de 100 milliards de centimes par an. Nous souffrons d'une crise de logement aiguë. Quelques dizaines d'immeubles abritant 400 familles menacent ruine à Scala, les Sources, Louis Rouger, Ali Khodja, etc. Une enveloppe de 40 milliards de centimes a été dégagée pour acquérir une assiette foncière et lancer le projet d'immeubles. Ce n'est pas facile d'en trouver à Alger. Nous avons adressé des correspondances aux autorités concernées. Nous attendons», affirme M. Abdellaoui.