Le chantier des 352 logements APC/CNEP sis à Beauséjour à Bouzaréah, dont les travaux ont été lancés depuis plus de 12 ans, est toujours à l'arrêt. Les tours 1, 2 et 4 n'ont pas été encore livrées, s'insurgent les attributaires. Ayant entamé des démarches afin de relancer les travaux, ils ne voient rien venir et sont, à les en croire, ballottés entre les différents intervenants dans le chantier (Apc, CNEP et Cosider). Ils font remarquer que certains d'entre eux ont payé la totalité du montant du logement et que beaucoup ont même versé des avances de plus de 20%. Ils se trouvent, insistent-ils, après plus de dix ans, en train de rembourser et de payer des intérêts sur un logement qu'ils n'occupent même pas. Pis, les réaménagements opérés à l'intérieur de ces maisons, notamment à la tour 1, sont montrés du doigt. Ainsi, certaines habitations, notamment les F4, ont été amputées de moitié alors que les souscripteurs ont payé initialement pour un type de logement bien défini. Ceux de la tour n°1 affirment, dans un courrier adressé au directeur de Cosider, maître de l'ouvrage, que plus de 80% des bénéficiaires ont loué des appartements chez des particuliers et que cela grève substantiellement leur bourse. Se sentant lésés et abandonnés, ils ont pris la ferme décision de squatter les maisons leur revenant de droit. Cosider s'y est opposé en menaçant les souscripteurs de recourir à la juridiction compétente. En réponse à la lettre susmentionnée et dans une note d'information placardée dans l'enceinte de la cité, datée du 16 juin 2003, le maître de l'ouvrage assure que « faute de financement, la reprise des travaux est subordonnée au paiement des situations de travaux et au règlement financier du projet par l'Apc de Bouzaréah ». Le président de cette commune semble être aux abonnés absents. « Il est en réunion », nous rétorque-t-on, après chacune de nos sollicitations. Ayant connu des péripéties durant plus de 15 ans, ce projet de la formule APC/CNEP devait connaître son dénouement, nous a déclaré M. Djider, actuel président d'Apc dans un entretien précédent (voir El Watan du 7 mars 2006 n°4653), en estimant que le projet coûterait plus de 400 millions de dinars. Pour le premier magistrat de la commune, les attributaires dont les dossiers sont au niveau de la CNEP et ayant bénéficié de décisions d'attribution de logement, délivrées par les deux délégués communaux exécutifs (DEC) ainsi que l'équipe passée, « seront régularisés ». « Suivra dans une première étape, indiquera notre interlocuteur, le règlement de la situation juridique actuelle du projet. Une fois celle-ci résolue, une commission mixte comprenant la commune, maître d'œuvre et Cosider Construction maître d'ouvrage, sera mise sur pied. L'entreprise prendra sur elle les factures en instance de paiement qui s'élèvent à 17 millions de centimes. » Le maire rappellera de plus que 600 millions de centimes ont été déjà payés par la CNEP. Par ailleurs, faut-il rappeler, ce n'est qu'en 1989 qu'un arrêté ministériel n°19 consacrant cette formule adoptée dix ans auparavant a été pris (voir El Watan du 25 juillet). Pas moins de 3000 logements lancés cette même année selon la formule APC/CNEP connaissent des problèmes. Sans qu'aucune décision officielle n'intervienne, cette formule est abandonnée. La raison est l'hésitation des Apc. Selon une source à la wilaya d'Alger « sur les 19 milliards de dinars investis, la CNEP n'a récupéré que 2 milliards ». Aussi, sur les 11 823 logements programmés, seuls 8000 logements ont été réalisés.