L'assiette foncière devant servir à la réalisation du projet des 200 logements promotionnels CNEP/ APC au Lido, dans la commune de Mohammadia, a été, selon les bénéficiaires, détournée par les autorités locales de son affectation initiale pour un autre projet. Les anciens bénéficiaires, qui se sont organisés en association pour défendre leur droit, contre ce qu'ils qualifient « d'injustice et de hogra », assurent, documents à l'appui, que la parcelle de terrain leur appartient. « En plus des actes notariés, nous détenons des décisions d'affectation délivrées par les services de l'APC de Mohammadia datant de l'an 2000 », souligne, Hamid Oukali, président de l'association Erradja. Initié en 1989 par l'APC, après que les bénéficiaires se furent acquittés de 20% du montant global du prix de revient de ces logements, soit 260 000 DA, le projet a, entre temps, accumulé un énorme retard, qui serait dû, selon le collectif des attributaires, à des lenteurs du service technique de l'APC ainsi qu'à l'entreprise chargée de la réalisation (Satrap). Le projet s'est, en fin de compte, arrêté complètement pour des raisons dues essentiellement à des dettes accumulées par l'APC auprès de la CNEP. A ce propos, M. Oukali di-ra : « L'arrêté 01/2001 du 22 mars 2001, du chef du gouvernement, stipule clairement que les projets en souffrance doivent être relancés en réglant les dettes des APC, cela n'a pas été le cas pour ce projet qui, depuis, est resté à l'abandon. Pis encore, les autorités locales ont décidé de récupérer l'assiette foncière pour un autre projet promotionnel au profit d'autres citoyens de la commune. Le projet, qui se trouve déjà implanté sur le site, a connu toutefois un taux d'avancement de l'ordre de 21%, ce qui représente en termes de bâti, cinq immeubles, et le reste des constructions est resté au stade des fondations. » « Les responsables locaux ont procédé à la démolition des bâtisses inachevées pour dégager l'assiette foncière », assure M. Oukali. Nous apprendrons également de notre interlocuteur, que le nombre de bâtiments ainsi sacrifiés est de six. « Selon les responsables de l'APC, le nouveau projet s'inscrit dans le cadre du million de logements initié par le président de la République et doit, par voie de conséquence, avoir la priorité, même au détriment d'autres citoyens », se lamente M Oukali. Cette situation paradoxale qui ne concorde avec aucune logique, suppose cependant, qu'il y a des citoyens de première zone et d'autres de seconde. Cependant, et dans le but d'avoir la version des autorités locales, nos multiples tentatives pour avoir un entretien avec le président de l'APC sont restées vaines, quant aux autres élus, ils ne maîtrisent pas le dossier, et se disent également non habilités à répondre aux journalistes. Ces citoyens, qui sont dans l'expectative depuis maintenant dix-neuf ans, demandent l'intervention des autorités compétentes afin de mettre un terme à cette « machination ». « Notre affaire est entre les mains de la justice, mais entre-temps les responsables locaux vont nous mettre devant le fait accompli et cela sans attendre la décision de justice », confirmera M Oukali. En effet, il est impératif de permettre à la justice de rendre son verdict au profit de l'une ou de l'autre partie. Cette démarche sous-entend de laisser du temps, en s'abstenant d'entreprendre une quelconque démarche pouvant compromettre l'avenir de ces citoyens, en les mettant devant une situation qui s'avérera ensuite irréparable.