«Le tireur de Paris» a été arrêté hier soir dans la banlieue parisienne. Il s'agirait d'Ablehakim Dekhar. Paris, de notre correspondant: Après 72 heures de traque, depuis l'attaque armée du siège du quotidien Libération et de la banque Société Générale, la police criminelle a pu tirer profit de l'appel à témoin lancé par le Procureur de la République. «Tous les faits démontrent son implication», a déclaré le ministre français de l'intérieur, Manuel Valls, lors d'une conférence de presse, tenue hier, tard dans la soirée. Le suspect aurait été interpellé «dans un parking souterrain à Bois-Colombes grâce au témoignage de quelqu'un qui l'hébergeait», a déclaré le chef de la police judiciaire, Christian Flaesch, lors de la même conférence improvisée au siège de l'Etat major de la PJ, le 36 Quai des Orfèvres. Pour l'instant, le présumé-coupable est encore en garde à vue médicalisée. Il n'a rien déclaré jusqu'à maintenant à cause de son état de santé. Selon les enquêteurs, il a tenté de mettre fin à ses jours au moment de l'arrestation, en ingurgitant un nombre important de médicament. Le suspect a été confondu par son ADN, récupéré sur quatre scènes de crime: aux sièges de BFMTV, de Libération et de la Société Générale, ainsi que la voiture qui a servi à la prise d'otage. C'est ce qui a permis à la police scientifique d'avoir la certitude que tous ces actes criminels soient l'œuvre d'un seul et unique homme. «Toumi», alias Abdelhakim Dekhar, a été déjà condamné à quatre ans de prison pour son implication dans une fusillade, en 1994, qui a coûté la vie à cinq personnes, dont un chauffeur de taxi et trois policiers. Aujourd'hui âgé de 48, le profil psychologique complexe de ce franco-algérien intrigue les médias et les services de police. Il revendiquait durant les années 1990, à la fois, une appartenance à «Action Directe», groupuscule armé de l'extrême-gauche, et en même temps aux services secrets algériens. Nous reviendrons sur son identité et ses motivations dans notre édition papier de demain.