La Maison-Blanche a annoncé dans un communiqué la conclusion d'un accord sur le programme nucléaire entre les puissances occidentales et l'Iran. A près avoir reculé de plus de 2% suite à l'annonce d'un accord, dans la nuit de samedi à dimanche dernier, sur le nucléaire entre les puissances occidentales et l'Iran, les prix du pétrole ont repris le cours qui était le leur avant l'accord. Samedi dernier, dans ce qui semblait être une grande nouvelle pour le marché du pétrole, la Maison-Blanche annonçait dans un communiqué la conclusion d'un accord sur le programme nucléaire entre les puissances occidentales et l'Iran. A travers cet accord, l'Iran s'engageait à cesser d'enrichir l'uranium à plus de 5% notamment et à ne plus construire de centrifugeuses à uranium. Les Occidentaux accusaient l'Iran de mener des activités dans le nucléaire à des fins militaires. En contrepartie, l'Iran bénéficie de la levée de certaines sanctions économiques et financières. Pour l'opinion, cet accord devrait mettre fin aux sanctions que subit l'Iran surtout dans le secteur pétrolier qui lui assure près de 80% de ses revenus. Selon les statistiques de l'OPEP, l'Iran produirait 2,6 millions de barils par jour actuellement contre une production de 3,6 millions de barils par jour avant les sanctions, en 2011. Il faut savoir que depuis le début des sanctions engagées par les Etats-Unis suivis ensuite par l'Union européenne, l'économie iranienne vit une grande crise. A l'ouverture du marché, lundi, en Asie, le brent perdait 2,51 dollars et passait à 108,54 dollars le baril. Le brut américain perdait environ un dollar et était coté 93,95 dollars le baril. La tendance semblait se poursuivre et les prix étaient encore appelés à reculer pour effacer la prime concernant l'Iran. Le brent à plus de 111 dollars le baril Mais depuis lundi matin, les prix ont commencé à reprendre, une fois que les détails de l'accord ont été intégrés par le marché. La reprise des prix à leur niveau d'avant l'accord s'explique par le fait que la levée des sanctions est partielle. En effet, selon des analystes du marché pétrolier, l'accord obtenu samedi est intérimaire et va permettre à l'Iran de remettre uniquement moins de 300 000 barils par jour sur le marché alors que le manque est d'un million de barils. Ce manque n'est pas prêt de changer puisque l'embargo pétrolier de l'Union européenne reste en vigueur pour les six prochains mois. Les exportations iraniennes ne vont pas augmenter réellement. Toutefois, la levée des sanctions concernant les opérations d'assurance et de réassurance par l'Union européenne va permettre, par exemple, à l'Iran de vendre un peu plus de pétrole en Asie, notamment à l'Inde. En fait, l'accord ne signifie pas la fin des problèmes pour le secteur pétrolier en Iran. Il va l'aider à desserrer un peu l'étau en attendant les négociations véritables. De plus, il manque déjà un million de barils en provenance de Libye et la production irakienne est en baisse. Au mois de septembre, la production de l'Irak avait chuté d'environ 400 000 barils par jour, selon les statistiques de l'OPEP. Les travaux de réhabilitation des terminaux pétroliers et les attaques sur un oléoduc sont, entre autres, les causes de ce recul de la production et, partant, des exportations. En fait, la baisse des prix à l'annonce de l'accord a été surtout le résultat d'un effet psychologique. Par la suite, le marché a eu le temps de bien situer les effets, surtout que l'accord ne met pas fin à toutes les sanctions dans le secteur pétrolier et que dans le communiqué de la Maison-Blanche, il est clairement spécifié que l'allégement des sanctions était limité, temporaire, ciblé et réversible. Surtout aussi que les plus importantes sanctions américaines, qu'elles soient commerciales ou financières, restent en vigueur encore pour les six mois à venir. En fait, tout se jouera durant ces six prochains mois puisque des négociations vont se mettre en place pour trouver un accord définitif. De plus, un retour du pétrole iranien pourrait amener l'OPEP à réagir pour maintenir les prix sur une cible de 100 dollars le baril, qui est un choix déclaré publiquement, y compris par l'Arabie Saoudite. Hier en fin d'après-midi, le brent était à 111,25 dollars le baril, tandis que le brut américain valait 94,22 dollars le baril, au même niveau qu'avant l'accord de samedi.