Les cours du pétrole étaient en légère hausse, hier, en Asie, dans un marché inquiet de la vigueur de la demande aux Etats-Unis après des chiffres de l'emploi décevants mais soutenu par les craintes persistantes concernant l'offre en brut iranien. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai gagnait 24 cents à 102,70 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance s'appréciait de neuf cents, à 122,76 dollars. "Les inquiétudes autour des tensions géopolitiques et des perturbations de l'offre au Moyen-Orient persistent malgré les facteurs sous-jacents qui ont fait baisser les prix ces derniers jours", a relevé Justin Harper chez IG Markets à Singapour. L'Iran s'est finalement mis d'accord avec les grandes puissances pour reprendre samedi, après plus d'un an d'interruption, les discussions sur son programme nucléaire controversé à Istanbul. L'Iran et les représentants du forum des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne) s'étaient vus pour la dernière fois en janvier 2011, déjà à Istanbul en Turquie. Mais les négociations sur le programme nucléaire à proprement parler n'avaient jamais débuté et la rencontre s'était soldée sur un échec. Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher par son programme d'enrichissement d'uranium à se doter de l'arme atomique. Ce que réfute Téhéran qui assure n'avoir que des visées civiles. Téhéran, frappé de sanctions, a menacé fin décembre de fermer le détroit d'Ormuz, par lequel transite 35% du pétrole transporté par voie maritime dans le monde. Ce détroit stratégique relie le Golfe bordé de riches Etats pétroliers comme l'Arabie saoudite et le Koweït, à la mer d'Oman. Le Koweït, qui produit 3 millions de barils par jour, a fait savoir, avant-hier, qu'il étudiait les possibilités de contourner le détroit d'Ormuz. Les Emirats arabes unis prévoient de leur côté d'achever d'ici juin la construction d'un oléoduc leur permettant d'exporter leur pétrole sans passer par ce détroit. Les cours restaient toutefois pénalisés par les chiffres du chômage et de l'emploi aux Etats-Unis diffusés vendredi, alors que les marchés étaient fermés pour cause de week-end pascal. Le taux de chômage aux Etats-Unis a continué de baisser, à 8,2% en mars contre 8,3% en janvier et février, mais les créations d'emploi ont nettement ralenti. Le pétrole finit en baisse à New York, comme en Europe Les cours du pétrole ont terminé en baisse, avant-hier, dans un marché préoccupé par la vigueur de la demande aux Etats-Unis après des chiffres de l'emploi décevant, mais des craintes persistantes pour l'offre en brut iranien limitaient leur recul. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai a cédé 85 cents par rapport à la clôture de jeudi, finissant à 102,46 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai abandonnait 76 cents par rapport à la clôture de jeudi, à 122,67 dollars au cours des échanges électroniques. En raison du week-end pascal, les marchés étaient fermés vendredi à New York et à Londres, et l'Intercontinental Exchange est resté clos avant-hier. En forte baisse pendant l'essentiel de la séance, les cours du brut atteignant un plus bas en près de deux mois, le pétrole a ensuite regagné une partie de ses pertes, finissant en légère baisse par rapport à la semaine dernière. Ce léger rebond de l'or noir en fin de séance traduit un scepticisme croissant du marché à l'égard d'éventuels progrès (dans le dossier iranien) au cours des discussions entre l'Iran et les puissances du groupe 5+1 prévues à la fin de la semaine, a constaté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Si le monde cessait de bénéficier de toute exportation de brut iranien, ce qui représente environ 2,5 millions de barils par jour, il serait alors très difficile pour l'Arabie saoudite et les autres membres de l'OPEC de combler cette perte sans l'appui de réserves stratégiques, ce qui justifie la nervosité du marché vis-à-vis de ces discussions, a poursuivi M. Lipow. Les négociations entre l'Iran, deuxième producteur de l'OPEP, et les puissances du groupe 5+1 (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Russie, Chine et Allemagne) au sujet de son programme nucléaire controversé, doivent reprendre samedi prochain à Istanbul après plus d'un an d'interruption. Une seconde réunion pourrait se tenir à Bagdad. Toute avancée dans ces discussions apaiserait les craintes liées à l'offre, ce qui ferait baisser les prix. Il ne faut pas s'attendre à de trop grandes avancées, mais l'adoption d'un discours plus apaisant d'un côté ou de l'autre fera baisser la tension et donc les prix du baril de brut, a estimé Matt Smith de Summit Energy (Schneider Electric). Les dernières discussions entre l'Iran et les puissances du groupe 5+1, tenues à Istanbul en janvier 2011, se sont conclues par un échec. Les cours restaient pénalisés par les chiffres du chômage et de l'emploi aux Etats-Unis diffusés vendredi, alors que les marchés étaient fermés pour cause de week-end pascal. Le marché réagit en différé aux mauvais chiffres de l'emploi (aux Etats-Unis) qui pourraient se traduire par une demande moins solide que souhaité dans le pays, a expliqué Bart Melek, de TD Securities. Le taux de chômage aux Etats-Unis a continué de baisser, à 8,2% en mars contre 8,3% en janvier et février, mais les créations d'emploi ont nettement ralenti, à 120 000, quand les analystes tablaient sur 200 000, selon les statistiques publiées par le département américain du Travail. Le président de la banque centrale américaine Ben Bernanke avait raison de s'inquiéter, car les créations d'emploi ont enregistré leur plus faible augmentation depuis le mois d'octobre, a relevé Phil Flynn, de PFG Best. Sans amélioration sur le front de la création d'emplois, on ne peut pas s'attendre à une amélioration de la demande, a résumé Matt Smith.