La première cible est la femme enceinte qui doit être dépistée systématiquement dans le cadre de l'élimination de la transmission mère-enfant. L'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant est le défi que se lance l'Algérie pour lutter efficacement contre la maladie. L'atelier régional de deux jours, organisé depuis hier par le ministère de la Santé et la direction de la prévention, en collaboration avec l'Unicef et l'Onusida, se veut la première action à destination du personnel de santé afin de mettre en place une stratégie nationale d'élimination de la transmission mère-enfant (TME). Cette stratégie vise, selon les organisateurs, à réduire de 90% le nombre de nouvelles infections à VIH parmi les enfants nés de mères séropositives et à réduire de 50% le nombre de décès maternels liés au sida. Pour ce faire, il est important, selon le professeur Dif, chef du service des maladies infectieuses à El Kettar, d'assurer le dépistage en améliorant les centres de dépistage, d'intégrer le dépistage dans les activités de base des consultations de PMI et de maternités, promouvoir le dépistage biologique du VIH conformément au consensus national biologique et des co-infections. Un travail qui doit être assuré par un personnel médical, dont les sages-femmes, formé à cet effet. La première cible est donc la femme enceinte qui doit être dépistée systématiquement dans le cadre de l'élimination de la TME. Un programme qui mérite d'être renforcé et soutenu par les pouvoirs publics, ont recommandé les spécialistes, qui ont établi un état des lieux avec ses forces et ses faiblesses. Lesquelles constituent les principaux axes et les bases du travail qui doit être mené. Il a été donc constaté qu'il y a très peu d'informations ciblées en matière de prévention du VIH chez les femmes en âge de procréer, une insuffisance d'accès aux moyens de prévention, en particulier au préservatif, une faiblesse de dépistage du VIH, une perte de vue des femmes déjà dépistées, des taux élevés de césariennes ne se justifiant plus en cas de PMTE efficace et une absence de diagnostic précoce chez les enfants exposés. Tous ces aspects liés à la lutte contre le sida sont inscrits dans le programme national de lutte contre cette maladie. Une instruction ministérielle datée d'avril 2013 portant les directives nationales du diagnostic biologique de l'infection VIH a été adressée à toutes les structures de santé, aux DSP, aux centres de référence pour la prise en charge du VIH-sida, aux centres de dépistage et aux laboratoires de diagnostic publics et privés. L'une des priorités du programme national de lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST) et le sida est de «faciliter le dépistage du VIH dans la population générale et dans les groupes les plus exposés afin de faire bénéficier les personnes dépistées d'une prise en charge précoce, et donc d'améliorer leur état de santé», lit-on dans cette note ministérielle. Un consensus national a été établi par le ministère de la Santé dans le souci d'harmoniser, de standardiser et d'améliorer la qualité du diagnostic et du dépistage de l'infection à VIH. Le professeur Dif a souligné que 3200 patients sont actuellement sous traitement. Les services de prévention signalent une augmentation constante du nombre de cas en Algérie. Au 31 mars 2013, le nombre cumulé a atteint 7698 cas d'infections à VIH dont 1395 sidéens et 6303 séropositifs. Des chiffres qui sont loin de refléter la réalité….