Souidania n'est plus ce village colonial, appelé Saint-Ferdinand, créé en 1843, suivant le plan Guyot, à l'emplacement du haouch Boukandoura. Nichée dans le cordon du Sahel algérois dans la banlieue sud-ouest de la wilaya, et enserrée par les communes de Ouled Fayet, Rahmania, Staouéli, Zéralda et Douéra, la commune s'étend sur une superficie de 14 km2. Bien que visiblement propre, la cité perd, au fil des années, son décor bucolique et son caractère agropastoral. Hormis quelques vaches laitières errant dans de maigres aires de pâturage et de timides élevages bovins et avicoles conjugués à quelques parcelles de culture maraîchère qui tentent d'atténuer quelque peu l'agressivité du nouveau paysage architectural, le patrimoine foncier agricole s'amenuise au profit d'assiettes urbanisables. Les propriétaires de terrain cèdent des parcelles à 100 000 DA le mètre carré. C'est dire que les prix d'un lot de terrain à usage d'habitation flambent dans cette commune qui avoisine les 29 000 âmes. Depuis les quinze dernières années, plusieurs lotissements ont vu le jour de part et d'autre du versant nord de la commune, tels que les lotissements 5 Juillet et les Palmiers. «Nous aurions aimé disposer de microzones pour la filière de l'agroalimentaire censées booster l'activité dans notre commune réputée jadis pour sa vocation agropastorale, mais les différents programmes de logement, toutes formules confondues, n'ont de cesse de rogner les aires de pâturage», souligne le premier magistrat de la commune, Mouhoub Djouadi, qui est à sa 3e mandature successive, comme élu indépendant. En effet, les espaces verdoyants de Souidania se rapetissent au fil de son extension, dont le PDAU écorche quelque peu l'harmonie d'une zone campagnarde en hachant son cachet réputé aussi champêtre que verdoyant. Le béton gagne en longueur, en largeur et en volume l'ex-Saint-Ferdinand pour accueillir de nouveaux bénéficiaires des communes saturées en termes d'assiettes urbanisables. Que cela soit du côté de la cité 5 Juillet, La Cave, Les Palmiers, Le Rocher ou Belota, au nord de la rocade, les logements issus des programmes lancés des pouvoirs publics (AADL, LSP, social…) et ceux des promoteurs privés comme Lyrina Promotion et la société Spim, contrastent vertement avec les pâtés de maisons de la période coloniale. Les chantiers poussent un peu partout dans les alentours du chef-lieu de commune. Cela étant, en dépit de l'effort consenti par le secteur de l'habitat – sommé par le premier magistrat du pays de répondre aux besoins des souscripteurs au programme national lancé en 2009 –, le P/APC se dit sollicité, voire dépassé par la forte demande exprimée par les citoyens de sa commune : plus de 4000 dossiers de logement sont déposés au niveau de ses services. «Depuis 7 ou 8 ans, il y a eu près de 2000 logements qui ont vu le jour dans la commune de Souidania, sans compter 1000 autres dont la date de livraison est prévue à la fin de l'année 2014», tient à rappeler le P/APC, qui reconnaît que le gîte demeure une urgence permanente. Parmi ceux-ci, il y a 800 unités, relèvant de l'OPGI, qui sont à la traîne depuis nombre d'années, tandis que près de 1000 autres logements, dont ceux des formules LSP et social, sont en cours de réalisation ou d'achèvement. Dans le cadre du Plan communal de développement (PCD), notamment le plan d'action 2013/2014, nombre d'infrastructures sont achevées, selon notre interlocuteur, notamment le marché communal qui sera bientôt réceptionné et le programme des 100 locaux commerciaux (destiné aux jeunes dans le cadre de l'Ansej) implantés dans deux sites : le centre-ville et la Côte-Blanche. «Nous nous apprêtons à réceptionner également, au courant de l'année prochaine, trois écoles, une bibliothèque et deux salles omnisports dont le montant global est évalué à 370 millions de dinars», révèle M. Djouadi qui ajoute que «trois maisons de jeunes sont en cours de construction pour une valeur estimée à 20 millions de dinars chacune». Aussi, un grand projet du MJS est en train de prendre forme sur le territoire géré par l'exécutif communal de Souidania. Il s'agit du centre de regroupement des équipes nationales, situé dans le lieudit la Consulaire, et dont une bonne partie est achevée, fait savoir le premier responsable de la commune. Par ailleurs, au titre du Plan de développement communal, une enveloppe de 30 millions de dinars a été allouée à la commune pour mettre à exécution des projets d'aménagement des quartiers la Consulaire, cité du 5 Juillet, cité des 24 et 40 Logements et celle dite Les Palmiers. Un plan d'action qui se résume, souligne le P/APC, dans l'assainissement, l'éclairage public qu'accompagneront les travaux de voirie, comme la réfection ou la réalisation des trottoirs ainsi que le bitumage des chemins vicinaux.