Prévu initialement pour 36 mois, le délai de réalisation du projet a été ramené à 30 mois. le risque de voir ce délai prolongé n'est pas exclu, malgré les assurances, tant que demeure l'autre risque de le voir courir à partir de la date de la signature de l'ODS. Le ministre des travaux publics, Farouk Chiali, a insisté, lundi dernier à Béjaïa, sur l'établissement des plannings pour les travaux de réalisation de la pénétrante autoroutière de Béjaïa pour pouvoir maîtriser les délais. Le ministre a débuté sa visite de travail dans la wilaya par Amizour où se trouve le premier couloir ouvert sur 21 Kms, comme annoncé, et qui s'étend jusqu'à Timezrit. En plus des travaux de débroussaillage et de nettoyage, 1626 arbres y ont été abattus. Le groupement d'entreprises sino-algérien, CRCC-SAPTA, a entamé les travaux d'ouverture le 7 juillet dernier sans qu'il soit détenteur de l'ODS (ordre de service) qui n'est toujours pas signé. «On a demandé, il y a quatre jours, à l'ANA (agence nationale des autoroutes) de faire le nécessaire et de leur donner tous les documents qui leur permettent de sortir le matériel de la douane, de régler le problème avec la direction de l'emploi, etc. Donc, il n'y a aucun problème de ce côté. Le reste est un problème administratif pur» a déclaré Farouk Chiali qui ne voit pas cette lacune comme un obstacle. «La preuve c'est qu'ils ont commencé le terrassement. Ils ont une bonne volonté mais c'est parce qu'il y a aussi une crédibilité de l'Etat algérien. Je crois qu'il faut les encourager» a-t-il ajouté. Autant au niveau d'Amizour qu'au niveau du chantier de l'échangeur des Quatre chemins de la ville de Béjaïa, livrable dans 24 mois, le ministre s'est voulu pragmatique. «La prochaine fois, a-t-il exigé, il faut que les entreprises affichent un planning des travaux, pour savoir à quel moment elles doivent intervenir pour chaque tranche et à la direction des travaux publics de suivre l'avancement. C'est la meilleure façon de dire si on va être au rendez-vous ou pas». Prévu initialement pour 36 mois, le délai de réalisation du projet a été ramené à 30 mois sous le contrôle du groupement de BET algéro-libanais, Dar el Handassah-SET Sétif-LCTP. Mais le risque de voir ce délai prolongé n'est pas exclu, malgré les assurances, tant que demeure l'autre risque de le voir courir à partir de la date de la signature de l'ODS. De la limite de la wilaya de Béjaïa jusqu'à Ahnif, ce sont 13,7 Kms qui sont à ouvrir sur le territoire de la wilaya de Bouira où aura lieu la jonction avec l'autoroute est-ouest. Si la mobilisation du personnel n'est pas encore effective à Bouira, où est prévu le recrutement de 1300 travailleurs dont 975 Algériens, à Béjaïa, 379 travailleurs (sur un total prévu de 14847) dont 179 chinois sont sur le terrain. En plus de la fourniture des quelque 110 millions de KW/H dont aura besoin le projet de la pénétrante, la Sonelgaz est sollicitée pour le déplacement de deux lignes de haute et très haute tension, et de 94 de moyenne et basse tension, en plus de 18 conduites de gaz dont la majorité est de haute et moyenne tension. Les travaux d'ouverture, qui peuvent avoir une cadence soutenue, ne peuvent intervenir qu'après le dégagement de tous ces obstacles inventoriés mais dont les études auxquelles est soumis leur déplacement sont en cours. Des contraintes ont été identifiées concernant les réseaux hydrauliques au moment où la Sonatrach est sollicitée pour le déplacement de 10 oléoducs et 18 gazoducs. La visite du ministre a mis en exergue la nécessité de la coordination entre différents services pour maîtriser les délais. Concernant les indemnisations, Farouk Chiali a appuyé l'instruction du premier ministre qui avait demandé à payer les expropriés «au juste prix» et exhorté à «communiquer au maximum» pour éviter les oppositions qui risqueraient de retarder le projet. «Dans d'autres pays, c'est le citoyen qui demande à ce qu'on prenne de son terrain pour faire passer une autoroute parce que ce qui reste des terrains est valorisé» a-t-il soutenu.