La récolte d'olives dans la commune de M'cisna, dont le coup de starter est prévu courant du mois de décembre, s'annonce sous de mauvais auspices. Loin de verser dans un fatalisme beat, les paysans de cette région n'en prévoient pas moins une olivaison maigrichonne. «Ce dont nous sommes d'ores et déjà certains, c'est que la récolte de cette année sera largement plus faible que celle de l'olivaison précédente, qui a vu le fellah le moins loti engranger pas moins de 100 litres d'huiles», déclare un vieux paysan du village Ighil Ouantar. Un propriétaire de vergers oléicoles du village Tighermine soutient lui que le phénomène de l'alternance explique largement l'évolution en dents de scie des récoltes, même s'il concède que le volume de production et la productivité ont tendance à fluctuer à la baisse d'une année sur l'autre. «Nous avons passé un début d'automne exceptionnellement doux et marqué par l'absence de pluies. Cela va se répercuter négativement sur les rendements», prévoit-il. Dans cette circonscription à vocation agropastorale, la variété Azeradj, réputée pour ses baies volumineuses à forte teneur en huile, occupe la quasi-totalité des parcours oléicoles. Une fructification clairsemée, des fruits ridés et rabougris par la disette hydrique et un faible impact du Dacus olea, la mouche à olive ; tel est le constat qui se décline à quelques semaines du démarrage de la campagne. Les mauvaises récoltes annoncées risquent de se traduire par une flambée des cours de l'huile. Un contexte d'inflation généralisée, doublée d'une pénurie de ce produit, ne peuvent que doper les prix, déjà exorbitants, de celui-ci.