Ce 3 décembre, décrété comme journée mondiale des handicapés, a été célébré à l'aide d'une petite fête, organisée par la DAS, à l'honneur des petits pensionnaires de la nouvelle école des sourds-muets de Tililane où suivent leur cursus 32 élèves malentendants dont 12 fillettes. La cérémonie s'est effectuée où des chaises roulantes, des béquilles, prothèses… ainsi que d'autres cadeaux et convives ont été distribués à ces invités particuliers. En cette occasion, les petits bambins malentendants en compagnie d'autres personnes présentant des handicaps divers ont pu oublier, durant quelques minutes, leurs problèmes socio-médicaux grâce à la chaleureuse ambiance orchestrée par les animateurs de la circonstance. Cependant, si les officiels se sont targués d'énumérer des chiffres et des statistiques relatifs aux efforts consentis par l'Etat en direction de cette frange fragile de la population. La plupart des parents, contactés en cette journée, nous ont fait part de leurs sentiments et leur amertume devant les souffrances qu'ils endurent au quotidien. Et ceci, face à leur incapacité de prendre en charge, d'une manière décente et convenable, leurs enfants ou proches atteints de tare. Une mère d'un trisomique (mongolien) et celle d'un enfant autiste nous confient : «Pour notre part, nous n'avons pas besoin d'aide financière mais seulement un peu d'éducation et un minimum d'instruction pour nos enfants afin qu'ils puissent jouir d'un peu d'autonomie…Vous voyez cette école est une bonne chose pour les sourd-muets, elle leur permettra, un jour, de pouvoir s'intégrer dans la société et le monde du travail… Dans ce sens, nous nous souhaitons que l'Etat se penche sur notre cas et celui des handicapés moteur d'Adrar avec la création d'entités spécialisées identiques». Un père de deux adolescentes handicapées moteur à 100 %., cachant mal sa colère, nous lança : «L'entretien hygiénique de mes filles m'exige huit couches-culottes par jour ! Es-ce que la minable allocation que je perçois couvre ces frais ! En plus leur régime alimentaire est particulier. Leur estomac est très fragiles, elles consomment énormément de produits dérivés du lait aux prix excessifs... Par ailleurs, leur surveillance nous mobilise H24…Cependant, moi je propose que l'Etat devrait plutôt recruter des assistants ou des gardes malades afin de les mettre au service de ces handicapés dans leurs foyers et supprimer cette allocation de 3 000 et 4 000 DA qui ne suffit ni le malade ni ses parents». En marge de cette célébration, les indicateurs de la DAS font état, pour la wilaya d'Adrar, de l'existence de 13 938 personnes handicapées, toutes catégories confondues, pour l'année 2013 contre 10 720, l'an passé et 9 548 en 2011. Pour les handicapés moteur inférieurs à 100 %, ils sont estimés à 2 538 cas. Les insuffisants mentaux sont évalués à 2 848 et enfin, les malentendants et les atteints de cécité sont respectivement 700 et 1 875. Cependant, l'enveloppe financière consacrée à couvrir les allocations des handicapés moteur s'élèverait à 89 549 000 DA et celle destinée à la protection de l'enfant serait de 7 000 000 DA.