Souvent, les malades sont confrontés à une prise en charge déficiente. La prise en charge des enfants atteints d'infirmité motrice et cérébrale (IMC) et d'infirmité motrice d'origine cérébrale (IMOC) est très faible dans la wilaya de Blida. Il y a absence de statistiques reflétant réellement la situation sur le terrain, manque de moyens matériels et financiers, déficit des structures de prise en charge... Ce constat a été dressé lors de la célébration de la Journée internationale des handicapés, qui a lieu le 3 décembre de chaque année. L'événement a été conjointement organisé par l'association Arslene des enfants atteints d'IMC et Oxy'jeunes Blida, un groupe de jeunes universitaires (Blida-Alger) activant dans les domaines social, sanitaire et universitaire. Selon Meguenni Djamel, enseignant universitaire, il n'y a qu'un seul centre privé dans tout le Centre de l'Algérie qui prend en charge des dizaines d'IMC, ce qui est insignifiant vu le nombre de malades atteints d'IMC. Ce centre est situé à Blida et appartient à l'association Arslene (Tel : 025 40 19 41). «Notre centre, qui se compose de quatre ateliers d'ergothérapie, orthophonie, kinésithérapie et psychomotricité, ne peut accueillir plus de 15 patients. Notre association, avec le peu de moyens dont elle dispose, a recensé 35 enfants atteints d'IMC dans la région de Blida et Boufarik. Toutefois, je pense que dans la réalité le chiffre est plus élevé», affirme-t-il. «Nous voulons que l'Etat s'implique encore davantage dans la prise en charge des enfants atteints d'IMC et d'IMOC. La prise en charge, sur les plans de la motricité et du psychique est très lente pour espérer aboutir à un maximum d'autonomie, ce qui serait synonyme d'une bonne intégration sociale», poursuit-il. D'après notre interlocuteur, pour réussir ce pari il faut faciliter les procédures d'accès aux ressources financières ainsi que la disponibilité des soins. Il cite le cas d'un médicament très important et qui est réservé uniquement aux enfants hospitalisés. Il s'agit de la toxine botulinique de type A, qui ne se vend pas dans les officines. Il faut aussi que la formation du personnel encadrant les IMOC et les IMC soit continue. «Les techniques et méthodes évoluent rapidement et on risque d'être dépassés. Même avec notre argent, on ne trouvera pas de formateurs habilités pour l'actualisation de nos connaissances», explique Mme Meghari, psychologue et orthophoniste au centre Arslene. Le groupe Oxy'jeunes a distribué à l'occasion de cet événement plus de 3000 invitations à l'université Blida 1 et plus de 500 dans les rues. «Nous voulons changer la vision du citoyen vis-à-vis de cette catégorie vulnérable de la société. Ils n'ont besoin ni de pitié ni d'aumône, mais seulement de leurs droits», déclare, tout absorbé par son travail, le jeune Boudkhila Badreddine, 6e année pharmacie et vice-président du groupe Oxy'jeunes.