Aujourd'hui prend fin l'ultimatum lancé par le président mahmoud Abbas aux différentes forces palestiniennes participant au congrès du dialogue national. Abbas leur a accordé dix jours, pour arriver à un consensus à propos du « document des prisonniers » ayant servi de base au dialogue national, faute de quoi il le soumettra à un référendum populaire d'ici 40 jours. Ce document élaboré par de grandes figures des différents mouvements palestiniens (Fatah, Hamas, Djihad islamique, FPLP) détenus dans les prisons Israéliennes, dont le célèbre Merouane El Barghouti, un chef du Fatah, mouvement du président Abbas, très actif au cours de l'intifadha d'El Aqsa, déclenchée en septembre 2000, condamne à perpétuité. Les principaux points de ce document sont l'instauration d'un etat palestinien dans les frontières de 1967 et le retour des réfugiés ; l'intégration du Hamas et du Djihad islamique à l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) ; la fin des attentats en Israël ; la formation d'un gouvernement d'unité nationale auquel participent toutes les factions et particulièrement le Fatah et le Hamas ; donner mandat à l'OLP et au président de l'Autorité palestinienne afin de mener les négociations de paix avec Israël. Ce document, réalisé principalement à l'initiative de Barghouti, a très vite acquis l'approbation des participants au dialogue national, à l'exception du mouvement islamiste et radical Hamas qui a formé le gouvernement palestinien après sa victoire aux législatives de janvier. En fait cette initiative politique, la plus importante prise par le président Abbas et son mouvement Fatah, depuis la venue du Hamas au gouvernement, semble diviser ce mouvement dans lequel on entend deux sons de cloche. Au cours de la semaine, Aziz Douek, le président du conseil législatif, avait estimé qu'une entente pouvait être conclue avant l'expiration du délai de dix jours fixé par le président palestinien ; quant à Sami Abou Zohri, le porte-parole du Hamas, il a déclaré que « cette menace est une tentative de faire pression et d'imposer une certaine politique au Hamas. L'idée du référendum est une tentative d'outrepasser le choix du peuple palestinien et le programme politique du Hamas, qui a remporte le soutien de la majorité des Palestiniens lors des dernières élections ». Mahmoud Ezzahar, le ministre palestinien des affaires étrangères, avait estimé de sa part que le référendum était une perte de temps et d'argent. certains sondages prévoient que plus de 80% des palestiniens diront oui à l'initiative des prisonniers. ce qui fait peur au gouvernement issu du Hamas, paralysé par un blocus international le privant des dons fournis jadis par les pays occidentaux. Des aides essentielles pour la poursuite du fonctionnement des institutions de l'Autorité palestinienne. Sans ces dons, le nouveau gouvernement n'est pas parvenu à payer les salaires de 160 000 employés que compte l'Autorité palestinienne. cette situation, qui dure depuis plus de trois mois, a plongé les territoires palestiniens dans une crise socio-économique étouffante. les salaires des employés étaient le moteur essentiel à la marche de la faible économie palestinienne. jeudi, des milliers de salariés civils et militaires, non payés depuis trois mois consécutifs, sont sortis défiler à travers les principales rues de Ghaza, exigeant du gouvernement une solution à leur dramatique situation. Le même jour, le président Abbas, en visite à Tunis, a lancé un sos. « Plus de 160 000 fonctionnaires n'ont pas de quoi manger eux et leurs proches et 70 à 80% des Palestiniens vivent une situation asphyxiante depuis trois mois », a-t-il dénoncé. « En plus du gel des aides américaines et européennes, des fonds venus des pays arabes sont bloques et la Ligue arabe ne peut pas en disposer du fait du blocus international au niveau des banques », a-t-il déploré en s'en prenant également à Israël qu'il a accusé de bloquer les avoirs palestiniens. « Je sillonne le monde entier pour trouver une sortie, car la crise que vit notre pays est inimaginable. » La communauté internationale exige du Hamas la reconnaissance de l'etat d'israël et la fin de la lutte armée. ce qu'il refuse catégoriquement .