Les producteurs de pomme de terre de la région de Bouira, adhérents au Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), sont de plus en plus inquiets. Ils attendent avec impatience la mise en application de l'aide promise par l'Etat, dont l'annonce a été faite par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en novembre dernier, à l'occasion de la cérémonie de célébration du 39e anniversaire de la création de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA). Réunis hier au siège de la Chambre d'agriculture de la wilaya de Bouira, plus de 700 producteurs de pomme de terre reprochent aux responsables du secteur de l'agriculture, dont la direction des services agricoles de la wilaya (DSA), de ne pas avoir tenu leurs promesses d'autant plus que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé récemment que le gouvernement avait pris les mesures nécessaires pour soutenir les agriculteurs en cas de surplus de production, notamment dans la filière pomme de terre. Ce qui n'a pas été exécuté au niveau de la wilaya de Bouira, où les 700 producteurs des deux champs d'El Esnam et de Aïn Bessem, ayant enregistré la dernière saison une production dépassant 1,2 million de quintaux. «Le Premier ministre a bel est bien annoncé, en présence de son ministre de l'Agriculture, que l'Etat soutiendra les agriculteurs en cas d'excédent de production et de chute des prix des produits agricoles. Ce qui est le cas pour nous ici à Bouira, mais la décision prise par le Premier ministre n'est pas encore appliquée sur le terrain», déplore Bouzini Mustapha, le président du Conseil interprofessionnel de la filière pomme de terre, qui a précisé que des centaines de producteurs ont essuyé des pertes énormes la saison dernière. Le président de l'Association des producteurs de pomme de terre de la wilaya, M. Boudhan, a précisé que le gouvernement a accordé une prime de 5 DA par kilo aux producteurs ayant vendu leurs produits stockés dans des chambres froides éparpillées dans plusieurs wilayas du pays, dont Tizi Ouzou, M'sila, Sétif et Oran. Notons que le prix fixé par l'Etat dans le cadre du dispositif du Syrpalac est de 20 DA le kilo. Les représentants des producteurs de pomme de terre, qui se sont rendus ensuite à notre rédaction de Bouira, sont étonnés que cette décision, voire cette mesure prise par le Premier ministre, ne soit pas encore exécutée.