L'inquiétude qui a gagné de nombreux exploitants agricoles depuis quelques semaines suite à la chute des prix sur champ de leur récolte va enfin se dissiper. Le gouvernement a en effet la ferme intention de venir à leur aide en leur accordant un soutien financier. C'est ce qu'a annoncé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, au cours de la cérémonie de célébration du 39e anniversaire de la création de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa) qui s'est déroulée, hier, à l'Institut national de la recherche agricole, à Alger. M. Sellal, qui était accompagné du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, de plusieurs membres du gouvernement et d'agriculteurs, a mis à profit cette rencontre pour rassurer les agriculteurs en annonçant que le gouvernement a pris les mesures nécessaires pour soutenir les agriculteurs en cas de surplus dans la production. C'est ce que connaît actuellement la filière pomme de terre. La récolte en nette croissance par rapport aux campagnes précédentes a atteint les 50 millions de quintaux et a entraîné une chute des prix sur champ allant jusqu'à 7 DA/kg. «Un montant très en deçà du coût de revient à la production par kilogramme», soutiennent les producteurs de pomme de terre qui ont essuyés des pertes durant la dernière campagne. «Ils vont être indemnisés dans la mesure où le gouvernement va octroyer une prime de 5 DA le kilogramme aux producteurs ayant vendu leur produit en dessous des 20 DA/kg, qui est le prix plancher appliqué dans le cadre du Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac)», a informé M. Nouri. Lors de son discours, il a tenu aussi à faire savoir que cette mesure est déjà entrée en vigueur. «Les agriculteurs éligibles à ce soutien seront recensés au niveau des différentes wilayas», précisera-t-il. «Même le prix minimum garanti pour les producteurs (20 DA/kg) sera porté, dès l'année prochaine, à 23 DA», ajoutera M. Nouri. Ces mesures sont la preuve que «l'Etat a décidé de soutenir les agriculteurs durant cette période difficile pour compenser (vos) pertes», affirme le ministre. Le Premier ministre enchaînera en déclarant que «le gouvernement a pris la décision de soutenir les agriculteurs à chaque fois qu'il y a un excédent dans la production et une chute des prix des produits agricoles». Il a aussi rappelé l'importance qu'occupe le secteur agricole dans l'économie nationale. «C'est pourquoi l'Etat va déployer tous les moyens nécessaires pour soutenir encore l'agriculture algérienne qui devrait, avec l'industrie, porter à la hausse les revenus hors pétrole», a-t-il souligné dans son discours. Le Premier ministre a aussi signalé à l'assistance que le pays a enregistré des progrès en matière de production agricole. «De ce fait, l'Algérie devrait se tourner à présent vers l'exportation. Car un pays qui n'exporte pas n'a pas une véritable économie», a-t-il renchéri. Autre volet abordé par M. Sellal, celui de la formation agricole. A ce sujet, il a informé que le gouvernement a pris des mesures pour encourager la formation dans le secteur agricole. «Dans cette perspective, nous avons décidé de l'ouverture prochaine d'instituts de formation agricole dont un à Mascara et un autre à El Oued, lesquels seront destinés à l'initiation des jeunes à l'agriculture», a-t-il annoncé. Interpellé par un agriculteur sur la problématique des crédits d'investissement dans le secteur, M. Sellal l'informera qu'une «révision des taux d'intérêt des crédits à l'investissement n'est pas écartée. Mais, le cas échéant, il s'agira de ne pas toucher à la rentabilité des banques». Le secrétaire général de l'Unpa, Mohammed Alioui, qui a aussi pris la parole, a suggéré de mettre en place une «stratégie claire» pour lever les contraintes auxquelles fait face encore le secteur agricole et sortir le pays de la dépendance alimentaire. M. Alioui a plaidé pour l'implication des agriculteurs dans la prise de décision en activant notamment l'installation du haut conseil de l'agriculture et enfin exhortera le gouvernement à relever son soutien pour l'agriculture à 10%. Z. A.