La visite du ministre des Affaires étrangères du Qatar va-t-elle permettre de débloquer les projets d'investissement de l'émirat dans notre pays ? Arrivé hier à Alger, Khalid Bin Mohammad Al Attiyah, qui est accompagné du ministre de l'Energie et de l'Industrie et du directeur exécutif de la compagnie Qatar Holding, aura à discuter avec le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, notamment des «projets inscrits dans le cadre du partenariat entre les deux pays», selon les déclarations du porte-parole du ministère, Amar Belani. Un indice peut être sur le contenu des discussions et sur une probable mise à plat des difficultés qui empêchent la concrétisation de certains projets importants convenus entre les deux pays, tels que celui du complexe sidérurgique de Bellara, à Jijel, ou celui de l'exploitation de la mine d'or de Tirek-Amesmessa à Tamanrasset ou encore la réalisation d'un complexe d'engrais phosphatés à Oued Kebrit, à Souk Ahras. Pour le projet de Bellara, confié à Qatar Steel International, le blocage semble total, au point où certaines informations non officielles ont fait état d'un probable retrait de l'investisseur qatari. Le ministre du Développement industriel, Amara Benyounès, a alors vite fait d'infirmer la rumeur sans montrer beaucoup d'enthousiasme pour l'installation des Qataris à Jijel. «On le fera avec ou sans les Qataris», a rétorqué Benyounès, face aux interrogations de la presse à propos du devenir du projet. La présente visite du ministre des Affaires étrangères de l'émirat clarifiera certainement les choses sur ce projet ainsi que sur tous les autres annoncés en grande pompe puis retombés dans l'oubli. La tiédeur des relations politiques dans le sillage du Printemps arabe et les tentatives d'ingérence des Qataris dans les affaires algériennes avaient fini par faire de l'option de l'investissement arabe représenté par le Qatar, tant loué par Bouteflika, un pari perdant. Pour réctifier le tir, l'émir du Qatar, Hamad Bin Khalifa Al Thani, a fait en janvier 2013, un déplacement à Alger pour la signature de huit accords et mémorandums de coopération dans la sidérurgie, le transport maritime et les hydrocarbures, confirmant notamment la création d'un partenariat algéro-qatari dans le domaine de la sidérurgie à Bellara. Un projet d'usine avec Sider, qui devrait produire 2,5 de tonnes d'acier par an et 5 millions de tonnes à terme.