Pour sa deuxième visite en Algérie, la ministre française déléguée au Commerce extérieur, Christine Lagarde, s'est fait un point d'honneur à démentir toutes les affirmations selon lesquelles les entreprises françaises seraient frileuses à investir dans le marché algérien. « La France est le premier partenaire de l'Algérie hors hydrocarbures, les investissements directs ont augmenté de 60% en 2005. Lorsqu'on me dit que les entreprises françaises ne veulent pas venir en Algérie, cela me fait franchement sourire », a-t-elle affirmé dans une conférence de presse tenue hier au siège de l'ambassade de France. Elle soutient que les investissements français en Algérie sont de l'ordre de 1,4 milliard d'euros en stock et 140 millions de dollars en flux. Mieux encore, la France a consacré, selon Mme Lagarde, pas moins de 1,5 million d'euros pour, dit-elle, « développer la faculté exportatrice des entreprises algériennes ». Et il y a même, d'après Mme Lagarde, de nouveaux projets d'investissements en Algérie dans les secteurs de l'automobile et de la pharmacie. Interrogée sur le mode de coopération dans l'industrie automobile que les Français comptent développer en Algérie, la ministre française n'en soufflera mot. Elle affirmera vaguement que cela peut se faire à travers une implantation directe ou à travers un transfert de technologie. Christine Lagarde ne s'attardera pas non plus sur les tensions algéro-françaises. Pour elle, les relations commerciales entre les deux pays doivent être « pragmatiques ». Pour ce qui est de la visite de la délégation du Medef à Alger et des entreprises françaises qui rechignent à s'installer en Algérie, Mme Lagarde tient à faire la part des choses entre le politique et l'économique. « Un Etat ne peut pas se substituer aux entreprises privées », dit-t-elle. Mme Lagarde s'enthousiasme de la tenue du « comité stratégique » algéro-français lors de la visite à Alger du ministre français des Finances, Thierry Breton, visant à approfondir les relations économiques entre les deux pays. Déjà, a-t-elle souligné, il y a un nombre très important d'entreprises françaises participantes à la 39e Foire internationale d'Alger (FIA). Pour Mme Lagarde, cela ne fait aucun doute : « La France, dit-t-elle, demeurera un partenaire stratégique de l'Algérie. »