La ministre déléguée au commerce extérieur a indiqué qu'un accord entre les fédérations bancaires des deux pays va induire un transfert de savoir français dans la mise à niveau du système financier algérien. L'Hexagone mettra à la disposition de l'Algérie son savoir-faire en matière de lutte contre la contrefaçon et le piratage, le respect des normes et des standards de qualité, à la demande des pouvoirs publics algériens. C'est ce qui ressort de la conférence de presse animée, hier, par Mme Christine Lagarde, ministre déléguée française au commerce extérieur, à l'issue de sa visite à Alger, qualifiée de prise de contact. Elle a eu à rencontrer au cours de son séjour dans la capitale les ministres des finances, du commerce ainsi que le premier responsable du département participations et promotion de l'investissement. D'emblée, la ministre déléguée au commerce extérieur a indiqué qu'un projet de coopération entre l'Algérie et la France est inscrit pour lutter contre la contrefaçon, le piratage. Deux phénomènes qui ont pris de l'ampleur en Algérie. Il porte, également, sur le respect des normes de sécurité et des standards de qualité. Des passeports nécessaires à la pérennité des entreprises. Une telle coopération est en phase, non seulement avec les besoins d'expertise du pays, mais également avec le contenu de l'accord d'association conclu avec l'Union européenne qui insiste sur le nécessaire respect de la propriété intellectuelle. Elle a annoncé, au cours de la conférence de presse, la visite du ministre des finances algérien le 25 juillet prochain en France et celle du ministre français de l'économie en Algérie avant la fin de l'année. Le gouvernement de Villepin reconduit la feuille de route dite de Nicolas Sarkozy en matière de renforcement des relations économiques entre les deux pays, a-t-elle laissé entendre. L'exécutif français actuel garde donc cap. En parlant de présence française en Algérie, la ministre a fait valoir que la France est le premier investisseur européen en Algérie. Elle est son premier fournisseur. “Nous comptons maintenir cette place dominante en participant au programme de privatisation, de manière efficace. Les entreprises françaises intéressées espèrent que les opérations de transfert de propriété se dérouleront de façon rapide”, a soutenu Mme Lagarde. La ministre déléguée a rappelé dans la foulée que plus de 180 entreprises françaises sont implantées en Algérie employant plus de 6 000 salariés. L'Hexagone compte prendre part résolument aux opérations de privatisation menées en Algérie via nombre d'entreprises tricolores intéressées. À ce propos, Mme Lagarde s'est félicitée de l'accélération en cours du processus de privatisation dans le pays. Côté investissement, elle a indiqué qu'un ou deux projets sont dans le portefeuille, dans chacun des secteurs suivants : les télécommunications, les travaux publics et les transports. La ministre a évoqué l'accord entre les fédérations bancaires des deux pays qui implique un transfert du savoir-faire français dans le domaine. En réponse aux questions de la presse, elle a rappelé que 35 millions d'euros sur la tranche de 61 millions d'euros, au titre de la conversion d'une portion de la dette algérienne en investissements, ont été débloqués, correspondant à l'investissement d'extension de l'usine de Michelin à Alger. Pour le restant, Société Générale et Bnp Paribas comptent émarger à ce mécanisme d'allégement de dette pour augmenter le capital de leurs filiales en Algérie. L'agrément de leurs dossiers est en bonne voie de finalisation, a précisé Mme Lagarde. Pour la réévaluation récente du risque Algérie par la Coface, les retombées, a-t-elle ajouté, seront positives puisque les primes de risque payées seront plus faibles. Dans les discussions avec les autorités algériennes, la préoccupation concernant l'accès des produits algériens au marché français a été évoquée. Sur l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, il existe, a indiqué la ministre, un accord entre les deux pays. La France met à la disposition de l'Algérie sa technicité pour accélérer le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC, a-t-elle précisé. Sur la vive concurrence chinoise en Algérie, on peut lire dans la réponse toute la détermination actuelle de la France : “Les entreprises françaises sont très compétitives. Le combat est ouvert.” N. Ryad