Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, en donnant hier le coup d'envoi des épreuves de l'examen du brevet de l'enseignement moyen (BEM) à partir de la wilaya de Tizi Ouzou, a reconnu, au cours d'un bref point de presse, que son administration « avait, effectivement, exclu de l'encadrement et de la surveillance des épreuves du BEM les enseignants ayant appelé à la perturbation de cet examen ». « Nous sommes responsables du ministère de l'Education nationale et nous devons prendre toutes les dispositions pour le déroulement des examens dans les meilleures conditions », affirme-t-il, assurant néanmoins qu'une grande partie parmi ceux qui ont fait cet appel « sera associée à la correction des copies ». A ce propos, le ministre annonce que « les indemnités des correcteurs ont connu une augmentation de 60% et 80% pour le bac et le BEM et de 100% pour l'examen de 6e ». Sur sa lancée, il a rejeté l'accusation d'« avoir fait appel à des vacataires pour les épreuves de correction ». « Nous disposons d'un gisement de 60 000 enseignants pour cette opération », précise le ministre. Interrogé quant au traitement réservé à la revendication salariale du secteur éducatif, au moment où l'on promet aux enseignants de l'enseignement supérieur une revalorisation des salaires avant la tripartite, le ministre réaffirme que « l'augmentation des salaires découlant de la tripartite touchera tous les secteurs et les travailleurs de l'éducation seront concernés ». En ce sens, il s'est voulu rassurant en affirmant que « les choses sont en bonne voie ». « Ce qu'a dit le chef du gouvernement à ce sujet sera concrétisé à la faveur de la tripartite », affirmera-t-il. M. Benbouzid a rappelé, lors de cette sortie, sa disponibilité à recevoir syndicats agréés et représentants des enseignants, « mais, souligne-t-il, je ne connais pas ce qu'est l'intersyndicale. il existe des instances de la République pour le faire. Je n'ai pas l'attribution d'agréer les syndicats, mais mes portes restent ouvertes pour tout le monde. » Une « disponibilité au dialogue » qui contraste avec le fait que des syndicalistes du monde de l'éducation soient poursuivis en justice par l'administration, lui fait-on remarquer. Le responsable répond qu'« en discutant avec tout le monde, nous pourrons trouver des terrains d'entente et les portes du pardon seront ouvertes ». Abordant l'examen du BEM, le ministre de l'Education nationale annonce que 260 000 élèves sont concernés à l'échelle nationale, alors qu'ils sont 10 200 candidats à Tizi Ouzou (dont 230 libres), répartis sur 36 centres et pris en charge par 2500 enseignants et 380 encadreurs. M. Benbouzid soutient qu'avec la mise en place de la réforme du système éducatif, « nous visons à améliorer les résultats du cycle secondaire ». L'occasion était pour lui de revenir sur la récente polémique née après qu'il eut décidé de décaler l'introduction de la langue française de la 2e à la 3e année primaire, tout en se défendant que cela soit un « recul » de sa part, mais « fait sur avis de spécialistes ». « Cela permettra à nos enfants de recevoir un enseignement correct et de maîtriser la langue nationale », ajoute-t-il en insistant sur le fait que « la réforme est une action permanente et non des versets coraniques ». Au sujet du dossier des écoles privées, le ministre réitère son intention d'y mettre de l'ordre en rappelant que 98 établissements sont d'ores et déjà agréés et 3 ou 4 le seront avant la fin du mois en cours. « Les écoles privées doivent respecter la loi et la loi va être respectée, car elle est au-dessus de tous », martèle-t-il.