Les habitants ont fermé la route à Baraki, vite rouverte par les forces de l'ordres dont le dispositif a été renforcé. Les élus locaux et les responsables de la wilaya mis à l'index. Des émeutes avaient éclaté, lundi, dans les communes de la circonscription de Baraki. A Diar El Baraka, des affrontements entre les habitants et les policiers ont fait, signale-t-on, plusieurs blessés. Hier, les habitants de ce site ont bloqué la route, vite rouverte par les forces de l'ordre dont le dispositif a encore été renforcé. La population, touchée par les inondations, avait protesté pour réclamer son relogement. Les rumeurs sur une opération qui devait toucher la cité de Bentalha a provoqué la colère des résidants de ce site qui s'est «bidonvillisé» depuis plusieurs années. Les résidants s'indignent contre le retard d'une prise en charge. Ils imputent la responsabilité à l'administration de wilaya et aux autorités locales (wilaya déléguée, APC). La population réclame le départ du P/APC qui «n'accepte même pas de recevoir les habitants». Le nouveau wali d'Alger, en visite dans la circonscription, n'aurait pas pris la mesure de l'ampleur de la misère dans cette partie de la localité. Visitant au moins par deux fois cette partie de la capitale, Zoukh Abdelkader s'est indigné de l'état de délabrement de l'urbanisme (routes défoncées, absence d'équipements, bureaucratie, insécurité), «sans plus», s'insurge-t-on. Des mouvements de protestation ont été maintes fois enregistrés en septembre 2010, et durant une partie de 2011 et 2012. Point d'écho pourtant de la part des autorités, qui rassurent quant à la relance de la «troisième tranche de relogement des habitants de Diar El Baraka». A Baraki, le malaise est général : les occupants des bidonvilles érigés dans les haouchs s'impatientent. A haouch Biga, sur la route de Larbaâ, la population a barré là aussi la route, après les appels au secours désespérés adressés aux autorités locales et aux services de sécurité et de la protection civile complètement «absents». Les dernières pluies qui se sont abattues sur la capitale ont montré les défaillances des services de la wilaya (hydraulique, Seaal, EPIC Asrout, NetCom). Les chaussées étaient inondées aux quatre coins de la capitale. A la Glacière, l'émeute a été évitée de justesse. L'Oued Ouchayah dont la prise en charge tarde a débordé encore une fois. Même spectacle dans plusieurs autres quartiers où les avaloirs étaient bouchés. Des traînées de boue et différents objets avaient bouché les installations que les services de la wilaya avaient annoncé avoir pourtant pris en charge. Plusieurs quartiers des Eucalyptus, notamment à Cherarba, ont été inondés durant la nuit de dimanche à lundi par la crue d'un oued suite aux dernières pluies. Les différentes directions ressortent la même rengaine : les réseaux sont sous-dimensionnés et les projets sont en cours pour prendre en charge ces problèmes. La crue de cet oued (Cherarba), «petit s'il en est, a été aggravée par le mauvais drainage des collecteurs des eaux pluviales, du fait de leur sous-dimensionnement», a précisé à l'APS le DRE de la wilaya d'Alger, Smaïl Amirouche. Le réseau est «sous-dimensionné, c'est un point noir que nous allons régler», ajoute-t-il. Les études de réalisation d'un nouveau réseau de collecte des eaux pluviales et fluviales ont été «d'ailleurs examinées la semaine dernière au niveau de l'APC». Il a ajouté que la DRE d'Alger «va lancer prochainement les travaux d'aménagement de nouveaux collecteurs pour éviter à l'avenir les inondations de ces quartiers», dont certains sont implantés pratiquement au niveau des berges de cet oued. Signalons enfin que les P/APC de ces localités de l'est d'Alger sont montrés du doigt. Les sorties du wali n'ont rien pu régler. Les maires des APC des Eucalyptus, Baraki ne reçoivent pas la population, s'indignent-ils. «Qu'ils s'en aillent s'ils ne peuvent pas prendre en charge les problèmes des gens», enrage un résidant du centre des Eucalyptus dont les rues sont défoncées et pleines de détritus.