Quatorze personnes ont péri hier dans un attentat contre la police, l'un des plus sanglants en Egypte depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi, les autorités intérimaires y voyant la main des Frères musulmans accusés d'entraver la transition promise par l'armée. La confrérie de M. Morsi a aussitôt condamné l'attaque à la voiture piégée survenue à Mansoura, dans le delta du Nil. Mais sur le site dévasté de l'attentat, des voix se sont élevées pour pointer du doigt le mouvement islamiste. Peu après, un conseiller du Premier ministre Hazem Beblawi affirmait, d'ailleurs à l'agence officielle Mena, que le chef du gouvernement avait qualifié les Frères musulmans d'«organisation terroriste». Cette déclaration, à forte portée politique à trois semaines d'un référendum constitutionnel que la confrérie a appelé à boycotter, ne devrait toutefois pas entraîner de conséquences dans l'immédiat pour le mouvement islamiste, déjà suspendu par la justice. Toutefois, Mena a ensuite publié des déclarations de M. Beblawi lui-même, dans lesquelles il n'accuse plus la confrérie directement. Centrafrique
Des soldats tchadiens et burundais de la force africaine en Centrafrique (Misca) se sont affrontés à Bangui, suscitant de nouvelles interrogations sur l'attitude du contingent tchadien. Des éléments tchadiens ont lancé une grenade en direction des Burundais, alors que ceux-ci venaient d'intercepter six ex-rebelles Séléka, lundi après-midi dans un quartier nord de Bangui, a révélé hier matin le chef du contingent burundais, le lieutenant-colonel Pontien Hakizimana. Les militaires burundais ont «fait preuve de retenue», mais des soldats de l'avant-garde ont tout de même essuyé des coups de feu et répliqué, blessant trois Tchadiens, selon cet officier. «Les soldats tchadiens sont repartis avec les six ex-Séléka, en tirant dans tous les sens», puis ils «sont revenus en force dans l'après-midi et ont attaqué nos positions (…)», a-t-il poursuivi. L'incident pose une nouvelle fois la question de l'attitude du contingent tchadien de la Misca (850 hommes sur les 3700 au total), vu par de nombreux Banguissois comme «complice» des ex-Séléka au pouvoir. Mali
L'ancien chef de la «police islamique» de Gao (nord du Mali) pendant l'occupation de la ville par les djihadistes a été arrêté après des échanges de coups de feu avec des soldats maliens. Accusé d'avoir commis de nombreuses exactions, Aliou Mahamar Touré, «l'ancien commissaire islamique de la ville de Gao, a été arrêté par les forces armées maliennes lundi après des échanges de coups de feu», a déclaré un représentant de l'armée malienne dans le Nord. «Il a ouvert le feu pour nous empêcher de l'arrêter, nous avons riposté et il a été arrêté, Il n'est pas blessé et est actuellement en route pour Bamako, sous bonne garde», a ajouté cette source. Donné pour mort, blessé ou en fuite vers un pays voisin du Mali, Aliou Mahamar Touré était un pilier du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) un des groupes djihadistes ayant occupé le nord du Mali en 2012. Soudan du Sud
L'ancien vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar, a affirmé hier qu'il était «prêt à engager des pourparlers», en Ethiopie, avec son rival, le chef de l'Etat Salva Kiir, après des combats meurtriers qui ont fait des centaines de milliers de déplacés. «Nous sommes prêts à engager des pourparlers. J'ai formé une délégation. J'ai discuté ce matin avec le secrétaire d'Etat, John Kerry, et le ministre des Affaires étrangères de l'Ethiopie et fait part du fait que j'étais prêt pour des pourparlers», a déclaré Riek Machar, interrogé sur RFI. L'idée c'est de les tenir en Ethiopie, a-t-il ajouté, en précisant qu'il ne ferait pas partie de cette délégation. «J'ai formé une délégation au plus haut niveau et je lui ai délégué mes pouvoirs pour conclure un accord», a souligné Riek Machar. L'ancien vice-président a réaffirmé son objectif d'obtenir le départ de Salva Kiir du pouvoir. «Nous voulons une nation démocratique. Nous voulons des élections libres, justes et démocratiques. Nous voulons que Salva Kiir s'en aille», a insisté Riek Machar.