M. Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux, s'est rendu dans la wilaya de Tipasa pour procéder à l'installation de la présidente et du procureur général de la cour de justice. Désormais, les tribunaux de Cherchell, Hadjout, Tipasa, Koléa et Chéraga relèveront de la compétence de cette nouvelle institution. L'édifice a été érigé sur une superficie de 9065 m2 à proximité de la radio régionale de Tipasa. Inscrit dans le programme de l'exercice 2003, le chantier a été confronté à des résiliations avec les entreprises et à des réévaluations de son coût. Il avait été achevé durant le 3e trimestre de l'année 2010. Une autorisation programme d'un montant de 835 000 000 DA avait été allouée pour la réalisation de cette infrastructure. Le ministre de la Justice, dans son intervention, a rappelé quelques principaux axes du programme de réforme du système judiciaire déjà entamé : la révision de certaines lois inhérentes à la détention préventive ; la révision de la stratégie en matière de formation des magistrats ; la mise en place des nouvelles technologies dans toutes les administrations centralisées et décentralisées du ministère de la Justice afin d'améliorer la qualité de service et constituer une banque de données, en citant le cas de la délivrance du certificat de nationalité et du casier judiciaire n°3 et n°2 ; a insisté sur la nouvelle philosophie que doit avoir l'administration de son département ministériel afin de se rapprocher des citoyens d'une part, et d'autre part la consolidation de la présomption d'innocence avant le verdict. Le membre du gouvernement a révélé le projet de création d'une Ecole nationale supérieure de formation de magistrats, destinée à former les bacheliers sur une durée de 6 années. Tayeb Louh s'est interrogé par la suite sur le manque d'influence du parquet dès l'apparition d'un événement, tel qu'un accident qui se produit dans les sites économiques sensibles, ou bien les enlèvements des enfants. «Mais où est passé le procureur de la République pendant ces moments dit-il, la logique veut que le magistrat soit le premier à se rendre sur les lieux pour d'abord informer l'opinion publique et engager l'enquête préliminaire, afin d'épargner aux citoyens les rumeurs malveillantes, mais surtout gagner la confiance des populations et des familles concernées par ces événements», explique-t-il. Tayeb Louh n'a pas manqué de rappeler à l'ordre les magistrats qui viennent en retard dans les tribunaux, alors que les citoyens venus des contrées lointaines arrivent très tôt pour ne pas rater les audiences. Le ministre de la Justice a insisté sur la gestion au sens pluriel des tribunaux et des cours de justice, en demandant aux responsables de ces institutions de se pencher sur l'organisation et l'efficacité, afin d'offrir de bonnes conditions aux citoyens. «Il faut donner plus de sérénité et de l'autorité aux audiences, explique-t-il, nous voulons que la justice algérienne mette fin aux conflits et non pas délibérer pour créer d'autres conflits», ajoute-t-il. Il n'en demeure pas moins que le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a réitéré l'utilité de l'outil informatique à tous les niveaux de l'administration de son département ministériel, allant jusqu'à évoquer la possibilité du magistrat de Tamanrasset à visionner à distance les informations de ce qui se passe dans une autre institution judiciaire d'une wilaya lointaine. Bien entendu, cette «révolution» exige la disponibilité des équipements de haute technologie et la formation des fonctionnaires. Enfin, avant de terminer sa longue intervention, Tayeb Louh a demandé aux autorités civiles et judiciaires de la wilaya de Tipasa de booster le projet du pénitencier de Koléa d'une capacité d'accueil de 2000 pensionnaires, afin qu'il soit opérationnel dans les plus brefs délais, et pouvoir transférer les détenus de la prison Serkadji (Alger) vers ce pénitencier de Koléa, qui répond aux critères du respect des droits de l'Homme, dans le but de transformer la prison de Serkadji en un musée pour l'écriture de l'Histoire de l'Algérie.