A leur admission, le 20 novembre dernier, au CHU, personne ne pouvait se prononcer sur les chances de survie des deux jeunes filles, mais aujourd'hui leur état de santé est en nette amélioration. Les sœurs Youbi, Leïla et Souad, respectivement âgées de 31 et 39 ans, rescapées de l'incendie provoqué à leur domicile sis à la cité Boumerzoug le 20 novembre dernier (dans lequel leur sœur Houda, 35 ans, a péri), et admises depuis au service des brûlés, au CHU Dr Benbadis, sont en bonne voie de guérison. La nouvelle nous a été confirmée par Pr. Rachid Djenane, chef du même service. L'on se rappelle qu'à l'époque, personne ne pouvait se prononcer sur leurs chances de survie, tant que le pronostic vital demeurait posé. Le diagnostic n'incitait d'ailleurs pas à l'optimisme: fonctions pulmonaires altérées, surface corporelle endommagée à 40%, à partir du thorax jusqu'au membres inférieurs, et système respiratoire en difficulté. «Si leur état continue à évoluer de manière satisfaisante, les deux patientes pourront rentrer chez elles dans quelques semaines. Nous envisagerons de l'orienter au service de chirurgie réparatrice six mois après leur sortie. Pour l'heure, elles arrivent à se tenir en position assise et à s'alimenter correctement», nous confie le professeur Djenane, que nous avons joint par téléphone. Rappelons la genèse de cet horrible drame qui a jeté émoi et consternation au sein de la population, et plus particulièrement chez les habitants de la cité Boumerzoug, sise dans la périphérie Est de Constantine. Dans la nuit de mercredi (20 novembre de l'année en cours), précisément à 22h 26 minutes, l'une des sœurs Youbi, Houda, suite à une altercation familiale, s'immole par le feu dans la petite chambre qu'elle occupait avec ses deux sœurs, Leïla et Souad, dans un F3, au 3ème étage d'un immeuble. S'étant enfermée en compagnie de ses deux sœurs, elle s'aspergera d'essence et allumera un vieux briquet, lequel, aux dires de leur frère, ne marchait même pas; et elle le savait, nous racontera-t-il au lendemain du drame, lors de notre visite à leur domicile. Mais, manque de bol, le vieux briquet émettra quand même une étincelle. De là partira un feu incoercible, que la famille, puis les éléments de la Protection civile auront du mal à juguler. Les malheureuses jeunes femmes, ravagées par les flammes, pousseront des cris horribles, que l'entourage immédiat n'est pas près d'oublier. Houda succombera à l'entrée même de l'hôpital. Aujourd'hui, les deux rescapées sont considérées comme de véritables miraculées. Il faut relever, sans réserve, l'admirable travail effectué par l'équipe médicale qui les a prises en charge.