Après 20 ans d'absence de la scène médiatique, Saïd Ferhat rompt le silence et revient avec un album dédié aux pionniers, fondateurs et membres du plus ancien club de football algérien, sorti chez Soca Algérie, depuis peu. Intitulé Hymne au Mouloudia Club d'Alger, ce produit compte 7 titres, dont le Salut Mouloudia, qui a inspiré le titre de l'album. Unique chanson en français du CD, elle est écrite par Abdellah Hacène et composée par Saïd Ferhat. Ce dernier nous plonge dans un temps que les moins de 20, 30, 40 et même 50 ans ne connaissent pas forcément. « Salut Mouloudia, toi qui dès ta naissance as brandi le flambeau d'un peuple prêt au combat », chante-t-il pour rappeler les circonstances de la création du Doyen des clubs algériens, le premier entièrement composé de musulmans, créé à la veille du Mawlid Ennabaoui, le 7 août 1921, et qui a provoqué par la suite un vrai mouvement sportif musulman avec sa popularité qui ne cessait de s'agrandir, au point d'inquiéter le régime colonialiste français. « Avec une pensée très émue pour Amrous, pour ceux qui ne sont plus parmi nous, la famille du Doyen unie et recueillie, vénère tous ses martyrs et aussi les bénit », poursuit-il en faisant référence aux premiers joueurs du club. Les six autres titres sont également composés par Saïd Ferhat, mais les paroles sont de différents auteurs : Mahmoud El Cheraïbi, Rahab El Tahar et Baba Belkacem. De la nostalgie, de l'amour et peut-être même quelques regrets, avec de la belle poésie et de douces mélodies : Dhikrayate (souvenirs), Ayouha el baki (ô pleureur), Inssa ya kalbi (oublie ô mon cœur), Ya habibi ôud ilaya (ô mon amour reviens-moi), Kifache ethabouni nerkoud (comment voulez-vous que je dorme) et Ya tassouira kelmini (ô photographie parle-moi ). Sur cet album, Saïd Ferhat est accompagné de Sid Ahmed Fellah au violon, clavier et arrangements, Bouifrou Hocine à la trompette, Mohamed C. à la derbouka et Saâd Kezim au mixage et prise de son. Le dernier enregistrement de Saïd Ferhat remonte à 1986. Sa dernière scène, quant à elle, remonte à beaucoup plus loin, en 1967, à Marignant (Bab El Oued). Les raisons de cette longue absence ? Le chanteur nous confie n'avoir pas trouvé de producteurs assez sérieux, à l'époque, pour continuer à enregistrer.