Graves accusations que celles que vient d'asséner le maire d'obédience FNA de la commune de Takhmaret, Derrouiche Kadda, à l'endroit des responsables concernés mais aussi et surtout à l'encontre de l'ancienne assemblée communale (2007/2012), conduite par Charef Morsli, sur la mauvaise gestion du foncier urbain. Si l'on se fie aux déclarations de presse de cet élu, «la loi aurait été bafouée puisque des centaines d'habitations auraient été détournées et érigées au mépris de la règlementation», non sans «rétrécir les poches foncières destinées à l'injection d'équipements publics contenus pourtant dans le POS (Plan d'occupation des sols)». Bien plus, tonne le P/APC : «Des décisions de démolitions auraient été notifiées aux contrevenants sans qu'il y ait destructions effectives d'habitations illicites». Y at-il eu pour autant complicités ? Selon toute vraisemblance, le maire de Takhmaret semble le suggérer en pointant un doigt accusateur vers l'ancienne assemblée qui, selon lui, «lui a légué un cadeau empoisonné» et de renchérir qu'«il sera difficile aujourd'hui de détruire ces centaines de bâtisses dont certaines s'étalent sur plusieurs étages sans l'appui des autorités locales». Par autorités locales, monsieur Derrouiche semble envoyer un message au chef de l'exécutif pour lui prêter main forte. Le wali de Tiaret, Monsieur Mohamed Bousmaha, avait pourtant donné des instructions pour que les constructions illicites soient détruites et l'on s'étonne que le maire en vient à appeler au secours alors que la loi lui permet d'élaborer des arrêtés et demander la réquisition des forces de l'ordre comme le stipule le code communal. Le maire de Takhmaret va plus loin dans ses déclarations en citant jusqu'aux noms de familles qui auraient squatté des terrains et même des espaces verts. Pour sa part, l'ex-président d'APC, Morsli Charef, élu FLN, transfuge du FNA, qui semble visé en tant que premier responsable de la précédente mandature, rétorque que «ce n'est pas de ses habitudes de régler des comptes à travers les lettres anonymes» et de surenchérir qu'«il n'a rien à se reprocher dans ce dossier du détournement du foncier de sa vocation» et d'ajouter que «ces voix qui s'élèvent aujourd'hui n'ont qu'à passer à l'action». La problématique de la dilapidation du foncier urbain reste d'autant plus inquiétante que certaines institutions chargées de sa gestion ne font pas l'effort nécessaire de se soustraire de la léthargie dont laquelle elles sont fourvoyées.