Si, en 2013, il n'y a pas eu de loi de finances complémentaire (LFC), ce ne sera pas le cas cette année. Pour l'exercice dernier, toutes les dépenses annoncées pour prendre en charge les mesures arrêtées par le gouvernement dans différents secteurs comme la création d'emplois au sud ont été incluses dans la loi de finances 2014 (LF 2014) en raison de l'absence prolongée du président du pays. Mais pour 2014, une LFC est d'ores et déjà annoncée puisque le gouvernement prévoit, du moins, le retour du crédit à la consommation. Le dossier est déjà ficelé, comme indiqué en décembre dernier par le ministre du commerce, Mustapha Benbada, et le patron de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd. Les conclusions du groupe de travail chargé d'élaborer les mécanismes d'application de cette mesure seront rendues publiques lors de la prochaine tripartite sociale prévue au début de cette année. Initialement, cette décision qui a pour but d'encourager la production nationale et le consommer algérien puisqu'étant exclusivement destinés aux biens produits localement devait être incluse dans la loi de finances 2014 selon l'instruction adressée par le premier ministre Abdelmalek Sellal aux membres de l'exécutif. Mais, il a été finalement décidé de l'inscrire dans la LFC 2014 Une tripartite qui se penchera par ailleurs sur l'article 87-bis du code du travail dont la révision aura des incidences financières à prendre en charge par la LFC 2014. Cela pour dire que l'année 2014 commence avec son lot de dépenses supplémentaires. Entre celles déjà annoncées et celles en qui arriveront, l'enveloppe s'annonce importante pour un pays où la croissance hors hydrocarbures tarde à être lancée. Avec des dépenses de 7656,2 milliards de DA (dont 4714,5 milliards pour le fonctionnement et 2941,7 milliards pour l'équipement, et des recettes de 3455,6 milliards de DA de DA), la LF 2014 consacre justement une série de mesures en vue de faire démarrer la machine productive. Cette loi qui fera aujourd'hui l'objet d'une journée d'information à l'initiative de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) est consacrée essentiellement à l'encouragement de l'investissement productif, à la maîtrise des importations et à l'amélioration de la qualité du service public. Des dossiers dans lesquels l'Algérie connaît un énorme retard. Que ce soit pour l'investissement, les importations ou le service public, le constat est le même depuis plusieurs années. Les chefs d'entreprise mettront-ils ces mesures à leur profit et contribueront-ils enfin à l'amélioration de la production nationale ? Globalement, y aura-t-il réellement des changements cette année sur le plan économique ? Certainement très peu. Pourquoi ? Parce que, tout simplement le premier trimestre sera essentiellement consacré aux grandes annonces pompeuses qui précèdent habituellement les rendez-vous électoraux alors que l'après-vote présidentiel verra la mise en place d'une nouvelle équipe, l'annonce du contenu du nouveau programme et tout le rituel qui suit ce genre d'événement. Sinon, pour l'application des mesures, il faudra encore attendre 2015.