Dans le cadre de la loi de Finances 2010, l'Etat a consacré une enveloppe financière de l'ordre de 230 milliards de dinars pour couvrir les incidences inhérentes à la révision du salaire national minimum garanti (SNMG), ainsi que pour la mise en œuvre du nouveau régime indemnitaire pour les travailleurs de la Fonction publique. Cependant, aucun détail n'a été précisé quant à la répartition de ce budget. Ceci dit, il serait difficile de connaître de combien sera relevé le seuil du SNMG. Mais, selon des économistes, l'enveloppe financière allouée à cet effet est très importante. Dans la mesure où la loi, d'une part, signe la volonté de l'Etat pour l'augmentation du SNMG et la révision à la hausse des régimes indemnitaires, et, d'autre part, intègre un budget spécial pour prendre en charge ces deux dossiers. Si on fait un simple calcul, on constatera que le budget consacré dans la LF 2010 est, de loin, plus conséquent que les augmentations introduites dans le cadre de la loi de Finances 2007 au profit des travailleurs de la Fonction publique. Le budget alloué, pour 2007, était, rappelons-le, de 138 milliards de dinars dont 40 milliards affectés à l'application de l'augmentation du SNMG de 10.000 à 12.000 DA. Ce qui renseigne que les prochaines augmentations au profit des travailleurs seront plus importantes. En attendant la tenue de la tripartite, prévue avant la fin de cette année, l'Ugta, par la voix de son secrétaire national chargé de l'information, Abdelkader Malki, a salué les mesures prises dans ce cadre et qui répondent aux préoccupations des travailleurs visant à l'amélioration de leur pouvoir d'achat, et compte soumettre cette question à un groupe d'experts pour avoir une idée sur ce que va être le seuil de relèvement du SNMG. Le souhait est de dépasser, de par ce budget, les 2.000 DA, selon les termes du SG de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui vient de rentrer d'une longue convalescence à l'étranger. Rien n'est encore acquis. Mais une chose est sûre, la prochaine tripartite, qui regroupera la centrale syndicale, le gouvernement et le patronat ne sera que formelle et purement technique puisqu'elle va s'atteler uniquement à définir le taux de l'augmentation du SNMG. Certains observateurs estiment que la tripartite, jadis marathonienne, sera cette fois-ci expéditive. Dans la mesure où elle vient honorer la promesse présidentielle. Mieux encore, cette rencontre n'a plus cette force de proposition visant la recherche d'un consensus entre les partenaires sociaux. D'autant plus que la loi de Finances 2010, adoptée en conseil des ministres, vient remplacer ce cadre consensuel en mal d'adaptation. De par ces augmentations, assez importantes, consacrées dans le cadre d'un budget d'Etat, non seulement les syndicats autonomes ont gagné la partie et se sont fait entendre, mais cette nouvelle approche dans le traitement des dossiers sociaux éloigne le rôle du patronat qui ne fait plus le poids dans l'échiquier gouvernemental. Les dernières mesures protectrices de l'économie nationale, prises dans le cadre de la LFC 2009 visant la réduction des importations et l'encouragement du secteur public mais aussi la lutte contre le parasitisme et l'évasion fiscale, en sont la meilleure preuve. Amenant le meilleur défenseur du secteur privé, Abdelhamid Temmar, à décocher ses flèches contre un secteur privé moribond qui vit aux dépens de l'Etat.