Hier après-midi, le Premier ministre tunisien issu des rangs du parti islamiste Ennahdha, Ali Laârayedh, a annoncé par le biais de son porte-parole qu'il présenterait sa démission du gouvernement tunisien. Une décision conforme à la feuille de route dont avaient convenu les membres du parti islamiste et des membres de l'opposition. Mercredi soir, l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), organe clé en charge d'assurer la tenue d'élections législatives et présidentielle après la rédaction de la Constitution du pays. Son successeur est déjà désigné et il s'agit de l'actuel ministre de l'Industrie, Mehdi Jomaâ, qui sera chargé de former un gouvernement de technocrates qui aura pour mission d'assurer la transition. Le vote de l'actuelle Constitution a débuté la semaine dernière et plusieurs articles ont déjà été ratifiés par l'Assemblée constituante. Un vif débat a secoué le pays concernant le statut qui devait être donné à la religion musulmane dans la Loi fondamentale du pays. Finalement, les députés de la Constituante ont décidé d'écarter l'islam comme religion d'Etat mais ont cependant consacré «la défense et la préservation du culte du pays». Un processus constitutionnel qui ne se passe pas dans la sérénité, puisque des heurts ont éclaté depuis mardi entre manifestants et forces de l'ordre dans les localités pauvres du centre et de l'ouest du pays, à l'image de Sidi Bouzid, région où la révolution de Jasmin de 2011 avait débuté. Plusieurs bâtiments, dont la poste et le centre des impôts, ont été brûlés par les manifestants. En cause, une hausse des impôts, décidée par les députés tunisiens, qui fait polémique. La Tunisie connaît une instabilité politique depuis la chute de Zine Abidine Ben Ali, en 2011.