Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a présenté, hier, devant l'Assemblée générale (siège de l'organisation à New York), un rapport sur l'impact des migrations internationales sur le développement. Dans ce rapport, Kofi Annan a proposé la création d'un forum permanent « susceptible d'être utilisé par les gouvernements en vue d'explorer et de comparer les grandes orientations » et qui devra valoriser les consultations régionales déjà existantes, selon un communiqué de l'ONU rendu public hier. Des vérités sont établies dans ce rapport, selon le résumé publié. Les migrations sont devenues une caractéristique importante de la vie nationale : 191 millions de personnes vivent hors de leurs pays en 2005, dont 115 millions dans les pays développés et 75 millions dans le monde en développement. Les migrants stimulent la demande et améliorent globalement les résultats économiques des pays hôtes. Ils contribuent à consolider les fonds de retraite dans les pays dont la population est vieillissante. Les pays en développement perçoivent 167 milliards de dollars, ce sont les sommes envoyées par les travailleurs migrants. Un tiers des transferts dans le monde est allé, par ordre décroissant, à l'Inde, la Chine, le Mexique et la France. Mais le rapport souligne également l'appauvrissement des pays en développement en talents et cadres, bien que certains pays bénéficient du retour ultérieur de leurs ressortissants ou de leurs investissements, grâce à la création de nouvelles entreprises profitables. « Nous constatons que si les pays se partagent des individus grâce aux migrations, ils négligent souvent de partager des connaissances sur la façon de gérer le mouvement de ces individus », est-il mentionné dans le rapport onusien. En 2005, l'Europe a accueilli 34% de l'ensemble des migrants, l'Amérique du Nord 23% et l'Asie 28%. Seuls 9% vivaient hors d'Afrique, 3% en Amérique latine et 3% en Océanie. Près de 50% des migrants sont des femmes. Environ 6 migrants très éduqués sur 10 vivant, en 2000, dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE ) étaient originaires de pays en développement. Le rapport évoque également les cas de l'Irlande, de la République de Corée et de l'Espagne, pays ayant jadis connu une grande immigration, et qui « s'enorgueillissent aujourd'hui d'économie en plein essor et accueillent un grand nombre d'immigrants ».