L'association «Espoir», qui ambitionne de défendre un patrimoine en péril, est née d'un constat affligeant et sans appel. L'association «Espoir» pour la sauvegarde du patrimoine architectural et culturel à Sidi Bel Abbès, «Espace» par abréviation, est née. L'assemblée générale constitutive de cette association, qui se fixe comme objectif la réhabilitation et la sauvegarde du riche patrimoine architectural de la wilaya de Sidi Bel Abbès, s'est tenue jeudi denier au centre El Niama de Gambetta. Selon le président de l'association, M. Talha Djelloul, l'idée de se constituer en association pour défendre un patrimoine en péril «est née d'un constat affligeant et sans appel». Celui d'un patrimoine composé d'anciens châteaux, manoirs et autres bâtisses à l'architecture unique qui tombent en ruine sous l'effet conjugué d'une indifférence révoltante et de modifications mutilantes durant de longues décennies. Les membres de cette nouvelle association ont mis l'accent, dans leurs différentes interventions, sur la nécessité de provoquer un effet de synergie pour sauver ce qui peut l'être du patrimoine du Petit Paris. «Petit Paris outragé ! Petit Paris brisé ! Petit Paris martyrisé ! Mais lePetit Paris sera sauvé», telle est d'ailleurs la devise de l'association «Espoir» dont les initiateurs se sont efforcés, des mois durant, à mobiliser les citoyens de la ville, à travers les réseaux sociaux, à prendre conscience de l'importance d'engager des actions urgentes pour préserver le patrimoine local. Pour le président d'honneur d'«Espoir», M. Abdedaim Hamid, les objectifs assignés à cette association visent «à attirer, avec une approche nouvelle, l'attention des autorités locales sur l'état de délabrement, parfois irréversible, des bâtiments attestant du passage douloureux d'une colonisation sans nul doute impitoyable». Il s'agit, explique-t-il dans une déclaration lue devant les membres de l'assemblée, d'«aider à faire bouger les lignes en faveur d'une vision moderne identitaire et, pourquoi pas, universelle de l'aspect architectural et urbanistique de (notre) ville». Et d'ajouter : «Il importe que cette association à but non lucratif puisse être une force de proposition de nature à réhabiliter un patrimoine non négligeable». Selon de nombreux défenseurs du patrimoine local, la convergence des efforts de la part des directions des domaines, de la culture et du tourisme, et en particulier de l'assemblée populaire est primordiale afin de lister les sites à préserver tout en clarifiant leur nature juridique. À ce propos, le directeur de la culture a révélé, à maintes reprises, que la réhabilitation de certaines bâtisses est peut-être prise en charge financièrement par la tutelle à la seule condition qu'elles soient classées. «Un effort particulier est consentie par le ministère de la Culture pour la préservation du patrimoine, pour peu que celui-ci fasse l'objet d'une procédure administrative concrète», explique-t-il. Plus explicite, il estime que certains sites doivent faire l'objet au préalable d'un arrêté communal de préservation pour engager des études complètes par des bureaux spécialisés. Une démarche que les élus de la ville doivent engager le plus tôt possible afin de sauver, autant que faire se peut, ce qui peut l'être encore.