THéâTRE. L'Algérie à Sharjah La 6e édition du Festival arabe de théâtre s'est tenue cette année à Sharjah (Emirats arabes unis) et s'est achevée avant-hier. L'Algérie y était présente à travers le prix accordé à H'mida Ayachi, dramaturge, romancier et journaliste, parmi une vingtaine de personnalités du théâtre. Cette distinction vient honorer une production marquée par l'originalité et la modernité. On comptait aussi parmi les huit pièces retenues dans ce festival, la pièce El Djamilet (Les belles) produite par le Théâtre régional d'Annaba et mise en scène par Sonia sur un texte de Nadjet Taïbouni. Le conteur professionnel algérien, Mahi Seddik, a pris part à cette rencontre en animant des ateliers sur le conte populaire algérien. BERLIN. Un Ours pour Rachid ?
Comme à son habitude, c'est sous la bannière algérienne que Rachid Bouchareb présentera son dernier long métrage à la 64e édition du Festival international de Berlin où il a été sélectionné en compétition officielle pour l'Ours d'Or. Enemy Way (La voie de l'ennemi, 117') dont le titre en version internationale est Two men in the town (Deux hommes dans la ville) raconte l'histoire d'un noir américain qui vient de purger 18 ans de prison durant lesquels il s'est converti à l'Islam. Il veut réfréner ses pulsions violentes et reconstruire sa vie. Mais, dans sa petite ville aux frontières du Nouveau Mexique, un shérif hargneux a décidé de le faire «tomber» et de le réexpédier à vie au pénitencier. La distribution est somptueuse avec Forest Whitaker (The Butler, The Last King of Scotland, Bird…) et, dans le rôle du méchant, Harvey Keitel (Mean Streets, Taxi Driver…). Le film est coproduit par l'AARC (Algérie) et les sociétés Tessalit et Pathé, cette dernière assurant aussi la distribution. C'est la troisième fois que Bouchareb est sélectionné en compétition officielle à Berlin après Little Senegal (2001) et London River (2009). L'Ours d'Or lui tendra-t-il enfin les bras ?
CINé-CLUB. Buenos Aires à Sétif Persé-Ciné, le dynamique ciné-club de l'association Persephone, organise en ce moment un cycle du cinéma argentin qui mérite le détour. Après Medianeras de Gustavo Tarrento présenté hier, l'équipe de Persé-Ciné propose pour vendredi prochain (24 janvier) El Chino de Sebastian Borensztein. L'histoire insolite d'un Argentin et d'un Chinois unis par une vache tombée du ciel ! Jun débarque mystérieusement en Argentine. Perdu et ne parlant pas un mot d'espagnol, il tombe littéralement sur Roberto, quincaillier maniaque et célibataire grincheux, qui le recueille malgré lui… Notons, dans le rôle principal, l'excellent Ricardo Darin qui avait brillé dans le film Dans ses yeux, Oscar du meilleur film étranger en 2010. Séances au Théâtre municipal de Sétif à partir de 14h30. DICTIONNAIRE. A comme Artistes
Depuis près de 20 ans, Mansour Abrous construit des outils de collecte d'informations et de production de savoirs dans les arts visuels. Il a publié un dictionnaire des artistes algériens, un répertoire bibliographique, et diffuse annuellement un annuaire des arts visuels algériens. Il a réuni ainsi plus de 4000 biographies qu'il actualise sans cesse : bédéiste, calligraphe, caricaturiste, céramiste, décorateur, designer, dessinateur, enlumineur, graveur, illustrateur, infographe, miniaturiste, peintre, photographe, sculpteur, vidéaste. Il présentera son nouveau dictionnaire biographique des artistes algériens (1896-2013) aujourd'hui à l'Institut français d'Alger, à 14h30, et mardi à l'Ecole régionale des Beaux-arts d'Oran. Diplômé de psychologie et d'esthétique, Mansour Abrous a enseigné aux Beaux-arts d'Alger. Il est aujourd'hui chargé de mission Culture à la Ville de Paris. RENCONTRE. Allaoua Hadji
La nouvelle littérature algérienne de langue arabe s'appuie sur des auteurs aux écritures innovantes. Notre confrère, Allaoua Hadji, en fait partie. Il sera aujourd'hui, à partir de 14h30, à l'Espace Plasti (Algérie News) pour discuter de son deuxième ouvrage, Fi Riwaya Oukhra (En une autre histoire, ANEP), ainsi que de sa vision de la littérature et autres sujets. Son roman est sorti lors du dernier salon international du livre d'Alger. Adresse : 28, rue des frères Khelfi (ex-rue Burdeau), Alger-Centre.
ABDELKADER ALLOULA, 20 ANS APRèS. Concours et rencontres La Fondation Abdelkader Alloula lance un appel aux artistes pour participer aux Rencontres Abdelkader Alloula, prévues du 13 au 15 mars 2014 au Théâtre régional d'Oran pour le 20e anniversaire de l'assassinat du dramaturge, a annoncé à l'APS sa présidente, Raja Alloula. Les créateurs de théâtre, de poésie, de cinéma et de danse ont jusqu'au 20 février pour envoyer un dossier de candidature accompagné d'un extrait vidéo de 5 minutes, à l'adresse e-mail «[email protected]». Le spectacle doit être en «concordance avec le thème des rencontres», d'une durée maximale de 75 mn et exécuté par six personnes au maximum. Un comité sélectionnera six spectacles qui seront présentés lors de ces rencontres placées sous le thème : «Alloula, 20 après...Quel impact dans l'activité théâtrale et artistique aujourd'hui ?». A suivre…
ANECDOTE THéâTRE. Le paradoxe du comédien
Le théâtre britannique a une longue histoire où les grands comédiens se distinguaient autant que les dramaturges. L'un des plus célèbres de tous les temps a vécu de 1772 à 1848 et se nommait Robert Coates. On venait de partout pour le voir jouer et même le futur roi Georges IV se déplaça spécialement pour lui. En fait, son jeu était tellement mauvais que, paradoxalement, il attirait les foules. On pense qu'il ne fit jamais rien pour améliorer ses prestations puisque sa médiocrité lui permettait d'être plus célèbre que de bons acteurs et de vivre assez confortablement de son «art».
TENDANCES DU CINéMA MONDIAL. L'Empire de l'Ecran L'Unesco a publié les dernières statistiques sur le cinéma mondial (2011) et confirme que la crise économique n'a pas atteint la croissance de ce secteur. Constat : les nouvelles technologies (numérisation, 3D) ont modifié profondément la manière de faire les films et de les distribuer, entraînant un changement des modes de consommation. L'Inde demeure en tête de la production avec 1255 films pour salles, suivie du Nigeria avec 997 films (essentiellement des vidéos pour la consommation privée). Les USA, avec 819 films restent premiers en termes d'entrées avec des recettes de 10,2 milliards de dollars. Le bond spectaculaire revient à la Chine passée, de 2005 à 2011, de la 6e à la 3e place mondiale en recettes aux guichets. Avec une croissance de 731%, le réseau de salles chinoises à engrangé plus de 2 milliards de dollars.
TNA. Nouveau directeur
La maladie de M'hamed Benguettaf, récemment décédé, a naturellement affecté la gestion du TNA. Selon l'APS, citant le chargé de communication du plus grand théâtre du pays, Mohamed Yahiaoui vient d'être nommé à la tête de la vénérable institution. Ce cinquantenaire, apprend-on, a assumé des responsabilités administratives avant de diriger le Théâtre régional de Batna jusqu'à sa nouvelle nomination. Il a été également commissaire du Festival national du théâtre amazigh de Batna depuis 2009. Un grand chantier l'attend. Bon courage !
Conférence : l'Algérie au siècle du blé Le Centre d'études diocésain d'Alger a toujours une bonne conférence à proposer. C'est encore le cas de celle qui aura lieu jeudi prochain (23 janvier à 18 h) sur le thème : «L'Algérie au siècle du blé (1725-1815)» et, notamment, sur l'essor du commerce extérieur algérien à l'époque ottomane. Elle sera donnée par Ismet Touati, Docteur en histoire moderne et contemporaine à Paris-Sorbonne. Dans l'ensemble, l'historiographie coloniale a transmis une image sombre de l'Algérie de l'époque ottomane : celle d'un repaire de corsaires vivant du pillage de l'Europe et celle d'un pays devenu stérile aux mains des Ottomans. Il s'agissait d'asseoir la domination française en présentant la France comme l'héritière de l'Empire romain qui, seul, aurait su faire prospérer l'Afrique du Nord et en faire le grenier à blé de Rome. Or, quand la course algérienne déclina au XVIIIe siècle, le développement des exportations de blé algérien fut encouragé par les autorités ottomanes. Aujourd'hui que nous importons du blé, nous devrions aller écouter Ismet Touati.