Au moment où le cinéma national bat de l'aile pour absence d'une logistique productrice clairement définie, les ciné-clubs prolifèrent. Il en existe d'ailleurs à Tlemcen, à Oran et même l'Office national de la culture et de l'information, (ONCI) habituellement pas très regardant sur l'image et le son a créé il n' y a pas si longtemps son propre club. Ces petits groupes de cinéphiles et même de professionnels se rencontrent régulièrement pas forcément pour voir de nouveau film, mais pour débattre selon une quelconque actualité autour d'une œuvre n'était ce datée. Les discours semblent ainsi remplacer l'image qui est encore à reconstruire et chez nous et dans les pays d'Afrique dont le diagnostic cinématographique et exactement le même. Qu'à cela ne tienne ! Après leur régulière rencontre au niveau de quelques salles de cinéma qui subsistent encore, les jeunes cinéphiles et initiateurs de ciné-clubs en Algérie sont invités à prendre part au premier regroupement national d'initiation et de formation d'animateurs de ciné-clubs. Une première donc ! Comme si l'on voulait renforcer les discours autour de la chose cinématographique, et booster ces rencontres, deux organismes ont déjà lancé ce premier rendez-vous unique. Il s'agit de l'Institut supérieur des métiers des arts, du spectacle et de l'audiovisuel (ISMAS) et le Commissariat du festival culturel national annuel du film amazigh (FCNAFA), les deux institutions étant sous la houlette du ministère de la Culture. Cette manifestation qui a une valeur didactique d'abord, ensuite ludique, s'était ouverte mercredi dernier au centre de l'Agence nationale de loisirs de la jeunesse (ANALJ) de Zéralda et se poursuivra jusqu'à lundi prochain . "Ce regroupement de formation est destiné exclusivement aux animateurs culturels des structures de la culture, de l'éducation nationale et celle du mouvement associatif", affirme Si El Hachemi Assad, commissaire du film amazigh. Cette semaine didactique a été inaugurée par une exposition sur les images et visages du cinéma algérien et par une rencontre autour du "pourquoi" et le rôle des ciné-clubs dans la relance du cinéma algérien. Dans des ateliers, chapeautés par Saighi Sadia, consultante en éducation à l'image et déléguée de festival (France), les stagiaires apprendront à créer les ciné-clubs, à les animer, à présenter les films par écrit, à constituer le public et surtout, à le retenir. Des conférences sur le cinéma et l'université, la place de l'animation dans le cadre de la sensibilisation et de l'initiation des enfants au 7e Art, les rôles artistique et économique des festivals complètent le programme de cette formation.Ce premier regroupement est aussi une occasion pour les participants de découvrir le langage cinématographique et les techniques nouvelles dans le domaine des ciné-clubs. Des films seront également projetés et soumis à des lectures avec la collaboration de Rachid Naïm, professeur de communication et de l'histoire de l'art au Maroc. Une réunion avec les animateurs des ciné-clubs en Algérie est prévue à la fin de la formation ainsi qu'une séance d'évaluation du groupe. Il faut savoir que le ciné-club (de l'élément ciné- (de cinéma), et du mot club) est un club d'amateurs de cinéma. L'on peut y étudier la technique et l'histoire du cinéma suite à la projection d'un film. Sa spécificité est de réunir des membres ayant des intérêts communs, desquels dépendront la programmation du ciné-club et les sujets de discussion qui y auront lieu. Rebouh H.