Rebrab devra passer par une autorisation de la Banque d'Algérie afin de transférer l'argent nécessaire au rachat de l'usine française. Cevital a été retenu seul repreneur éventuel de l'usine Fagor Brandt en cessation de paiement en France après le retrait de tous ses concurrents. L'homme d'affaire Issad Rebrab a déposé, selon la procédure exigée, une proposition de rachat avant la fin du délai fixé au 17 janvier 2014 à 17h, alors que le chinois Haier, le turc Beko et le mexicain Mabe ont préféré se retirer. D'autres repreneurs parmi les grands noms de l'électroménager ont manifesté, selon le journal français Le Figaro, leur intérêt tels que Bosch-Siemens, Whirlpool et Candy, mais n'ont fait finalement aucune offre de reprise de l'entreprise en liquidation. Rebrab sera fixé sur le sort de sa demande de reprise au cours du mois prochain, après l'examen du dossier par l'administrateur judiciaire du groupe d'électroménager. Il est à noter cependant que l'issue de l'offre de Cevital se joue plus en Algérie qu'en France, puisque Rebrab devra passer par une autorisation de la Banque d'Algérie afin de transférer l'argent nécessaire au rachat de l'usine française. Selon le site d'information Algérie patriotique qui a révélé, il y a quelques semaines, l'intention de l'homme d'affaires de racheter l'usine française, une demande de dérogation de la Banque d'Algérie aurait déjà été introduite par Cevital en vue effectuer la transaction en France. Une autorisation qui n'est pas simple à obtenir, étant donné les restrictions sur le transfert de monnaie imposées depuis quelques années. En cas de refus, il restera peut-être à Rebrab la possibilité de faire racheter l'usine par une de ses filiales à l'étranger. S'il est allé jusqu'au bout de son projet, en formulant officiellement sa demande de rachat, Rebrab doit avoir imaginé les solutions possibles, surtout qu'il bénéficie apparemment d'un soutien de taille, en la personne du ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Ce dernier semble voir d'un très bon œil sa démarche de rachat en France, d'entreprises en difficulté. Un souhait que le ministre français avait d'ailleurs publiquement exprimé, en souhaitant «voir de grands groupes algériens investir et produire en France», lors du comité économique algéro-français qui s'est tenu en décembre 2013 à Alger. Il est à rappeler que pour sa part, Rebrab n'en est pas à son premier coup d'essai dans sa quête de rachat d'entreprises en crise en France. Après avoir été devancé par un concurrent lors de la reprise du volailler français Doux, il a réussi à opérer en juin 2013, le rachat de l'entreprise Oxxo spécialisée dans la fabrication des portes et des fenêtres en PVC, au bord de la faillite. En Algérie, Rebrab a annoncé une reprise de l'usine Michelin de Bachdjerrah, après un accord conclu avec le groupe français, mais l'affaire risque de lui échapper définitivement après la décision du gouvernement de faire appliquer le droit de préemption de l'Etat. Rebrab ne s'avoue pas vaincu apparemment puisqu'il poursuit sa stratégie de rachat d'entreprises françaises en difficulté, comme c'est le cas cette fois-ci pour l'usine Fagor Brandt. L'entreprise qui appartenait au groupe espagnol Fagor Electrodomesticos avant son rachat en 2011, par un industriel français, est située près d'Orléans et emploie plus de 1800 salariés. Elle a été placée en redressement judiciaire le 2 janvier 2014 assortie d'une période d'observation de 6 mois après l'échec de sa relance à travers le développement de nouvelles activités, dont notamment la production de véhicules utilitaires électriques afin de remplacer l'activité initiale.