Les démissionnaires du FFS ont tenu hier leur premier meeting public dans la maison des jeunes de Chemini, à l'ouest de Béjaïa, où se sont regroupés d'anciens militants de 1963, des élus et autres militants de base pour vilipender un seul adversaire : l'appareil actuel du parti. Des représentants des sections d'Akbou, de Tifra, de Chemini, de Barbacha, d'Amalou et aussi des démissionnaires de Bouira ont pris la parole pour expliquer, parfois avec colère, les mobiles de leur «difficile» décision. A croire les organisateurs du meeting, ils sont près de 700 militants des sections de Béjaïa, Chemini, Amalou, Timezrit, Tazmalt et Tamokra à avoir démissionné du parti. «Très prochainement, ce sera le tour des sections d'Akbou et d'Ighram. Nous allons établir un état des démissionnaires qui nous remettent, je le précise, leurs cartes de militant», nous a annoncé Seghir Iggui, fédéral démissionnaire, chargé des anciens de 1963. «Plus de 700 militants ont démissionné et ils ne réagissent pas. C'est criminel !», s'est exclamé le député Khaled Tazaghart, l'ex-premier secrétaire de la fédération de Béjaïa. «On nous demande si nous allons créer un parti ou une association. Nous allons nous structurer dans un forum socialiste pour la liberté et la démocratie. Chaque commune aura son délégué et les anciens militants de 1963 seront des membres à part entière», a annoncé Khaled Tazaghart à la clôture du meeting. Ce forum sera mis en place ces jours-ci et sa composante sera annoncée lors du prochain meeting prévu à Tamridjet pour le 25 janvier. Elargi aux élus APW démissionnaires, élus APC et syndicalistes du parti, ce forum est annoncé comme «un mouvement purement démocratique», une «structure intermédiaire» qui décidera des positions politiques à prendre, y compris par rapport à la présidentielle d'avril prochain. Une position qui risquera à coup sûr de trancher avec celle que le FFS ne s'empresse pas de prendre. «Depuis quand le FFS prend-il tout ce temps pour se positionner par rapport à un scrutin ? La vérité c'est qu'ils n'ont pas encore fini de négocier des postes», a lancé l'élue Ouberzou qui a dénoncé des propos attentatoires à son honneur qu'auraient tenus à son encontre deux députés du parti et qu'elle a nommément cités. Les nombreux intervenants ont eu une attention particulière pour les membres du présidium et les parlementaires du parti à Béjaïa, lesquels en ont eu pour leur grade avec une dose singulière pour Chafaâ Bouiche, Rachid Chabati et Ali Laskri.