Les enveloppes financières, allouées dans le plan communal de développement (PCD), ne suffisent plus pour couvrir les projets à réaliser dans les zones à relief difficile. Le désenclavement, cet éternel souci des populations des zones éloignées, mais aussi l'un des plus importants chapitres sur lesquels reposent les programmes de développement dans les communes enclavées, est, sans cesse, retenu dans les doléances soulevées aux autorités de la wilaya. Il faut reconnaître qu'aussi bien au nord qu'au sud, le vaste territoire de la wilaya de Jijel est concerné par cet aléa qui bloque toute action de développement. A Chahna, une commune a relief difficile et accidenté, tout espoir de développement est étroitement lié aux désenclavements des localités restées coincées dans des régions inaccessibles. Le commun des visiteurs de cette région est d'abord captivé par tout ce relief à l'allure d'interminables chemins sinueux qui coupent le souffle. Jusqu'aux confins des limites administratives avec la wilaya de Mila qui s'étendent sur une vingtaine de kilomètres, le déplacement des populations est des plus difficiles. Dans cette commune d'un peu moins de 10 000 habitants, l'aménagement des chemins communaux est perçu comme un facteur fondamental pour son développement. Les budgets alloués dans le cadre des plans communaux de développement (PCD) ne suffisent pas à tout prendre en charge. Au chef-lieu de la commune, ou l'on assiste à l'émergence de quelques réalisations, le P/APC nourrit l'espoir de voir les autorités de la wilaya inscrire les projets de désenclavement sur le compte du budget sectoriel. «Sans un budget consistant, on ne peut pas désenclaver autant de mechtas», affirme-t-il. Une vingtaine de chemins communaux sont inscrits et attendent un hypothétique financement. Les investisseurs qui sont venus exploiter le marbre extra blanc, dont regorge cette commune à Djebel Labiod, n'y sont pas revenus à cause de l'accès difficile à cette région. Il reste qu'en dépit de ces difficultés, des opérations sont lancées pour rendre plus accessibles certaines localités. Le projet d'une route permettant de relier la localité de Soumaâ au CW 135 B, pour un montant de 50 millions de dinars, sera lancé incessamment. Une autre opération d'envergure est à l'étude pour moderniser tout le parcours de ce chemin qui relie Chahna à la commune de Ouled Askeur. Elle est prévue pour le prochain plan quinquennal. Pour faciliter le déplacement des populations entre les localités du nord de la wilaya de Mila à celles du sud dans la wilaya de Jijel, l'on nourrit l'espoir d'aménager la route de Tassala sur une vingtaine de kilomètres. Ce parcours peut à lui seul éviter le passage par les RN 27 et 43 et permet de gagner plus de temps dans le déplacement entre ces deux wilayas.