Mardi dernier, les amoureux de la grande bleue n'ont pas attendu l'ouverture de la saison estivale pour venir plonger dans l'eau et se prélasser au soleil. Les autorités de la wilaya voudraient faire de cette saison estivale le « premier pas d'un véritable processus de réhabilitation du tourisme local ». « Tous les services ayant une quelconque responsabilité dans la gestion de la saison estivale sont mobilisés, des services du tourisme à ceux de l'environnement en passant par la santé, le transport, le commerce... », avancent les responsables locaux. S'il reste beaucoup à faire pour « changer les mentalités et donner au tourisme toute son importance », il y a toutefois des actions que nombre d'observateurs saluent et qui se font par-ci, par-là. A commencer par l'initiative de l'APC de Boumerdès qui, à quelques jours de l'ouverture de la saison estivale, a engagé des entreprises pour le nettoyage des plages et de leurs abords. Ainsi, on a pu voir les plages de la commune débarrassées des ordures et autres déchets qui se mêlaient au sable. Un exemple à suivre par toutes les autres communes de la wilaya. Cependant contrairement aux places publiques et autres voies principales, la ville de Boumerdès garde encore quelques poches d'insalubrité qui nuisent à sa réputation. L'année dernière, la wilaya a accueilli plus de 10,5 millions d'estivants sur ses 18 plages autorisées à la baignade (les 17 autres sont interdites). La Protection civile qui, cette année, renforce sa présence et améliore sa dotation en moyens matériels, avait effectué plus de 4200 interventions sauvant de la noyade quelque 2852 citoyens. On a enregistré, cependant, 16 décès sur les différentes plages du département, dont la majorité a eu lieu dans des espaces non autorisés à la baignade et donc non surveillés. D'autres cas ont été enregistrés en début de soirée ou tôt le matin en dehors des horaires de présence des brigades de surveillance. La police qui, en 2005, avait effectué une centaine d'interventions visant la sécurisation des périmètres sous sa responsabilité, a axé son dispositif de sécurité pour cette année sur l'installation de postes au niveau des plages de la ville, des patrouilles régulières ainsi que l'établissement d'une ceinture de sécurité autour de la ville. Elle vient surtout d'intégrer l'élément féminin dans ses brigades de surveillance des plages étendant ainsi la présence de la femme à la quasi-totalité de ses services dont ses motards. La gendarmerie, qui a la garde de 16 plages sur les 18 autorisées à la baignade, a mis pour le plan Delphine de cette année 690 gendarmes, 250 motards et 4 équipes cynotechniques. Les directions de la culture et de la jeunesse et des sports de la wilaya s'attellent aussi à apporter leur contribution pour assurer un minimum de divertissement et de distraction aux estivants qui auront choisi de venir à Boumerdès. Mais le problème des parkings anarchiques, des jeunes à peine sortis de la puberté qui se réservent des espaces pour harceler les automobilistes, se pose toujours. « Il nous est même ‘'interdit'' de marquer un arrêt du côté du Front de mer. Sitôt stationner, même en restant dans votre véhicule, des jeunes s'amènent pour vous exiger 50 DA, avec agressivité dans beaucoup de cas. » Il y a quelques jours, un meurtre s'est produit aux Issers à cause de ces parkings anarchiques. Il y a quelques années, c'était à Boudouaou. Des jeunes qui accaparent des espaces publics pour exiger des citoyens de les payer ; et lorsque quelqu'un refuse, c'est la catastrophe. Il faut que les services de sécurité interviennent pour interdire cette pratique.« Je constate malheureusement que ces jeunes ne sont point inquiétés », témoigne un citoyen.