De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Une autre saison estivale médiocre commence sur les sept plages et les deux villes balnéaires de la wilaya de Tizi Ouzou. À quelques détails près, cette année encore, rien n'est venu donner à ces beaux sites de la côte kabyle une place dans la politique (si politique il y a) du développement du secteur du tourisme. Ni les inestimables vestiges archéologiques et historiques de l'époque romaine et autres, ni les rares structures d'animation, ni les plages et encore moins les revendications des commerçants locaux n'ont connu une quelconque amélioration ou satisfaction des années après avoir été portées à la connaissance des pouvoirs publics et de l'opinion régionale. Les premiers concernés par la saison estivale et l'ensemble des intervenants locaux s'accordent à dire que les saisons estivales se suivent et se ressemblent à Tizi Ouzou malgré les engagements des autorités de sortir le tourisme dans cette région de la zone rouge. La faible affluence sur les plages ces jours-ci, est-elle un prélude à un échec de la saison estivale en cours ? Les conditions d'ouverture officielle de la saison estivale à Tigzirt le 10 juin dernier, sont les derniers actes en date qui donnent une idée de l'intérêt qu'accordent les responsables au secteur du tourisme. En plus du retard dans le lancement de la saison estivale qui, intervient habituellement au plus tard fin mai, début juin, la cérémonie s'est déroulée en l'absence du wali de Tizi Ouzou qui a choisi de se faire représenter par ses proches collaborateurs qui ont été chahutés par des maires du collectif de l'Intercommunalité de la Kabylie maritime, à savoir Tigzirt, Ifissen, Mizrana, Azeffoun, Aït Chaffaa, Aghribs, Makouda, Boudjima, Ouaguenoun, Aït Aïssa Mimoun et Timizart. La séance a tourné court. Les commerçants et les estivants reviennent à leurs problèmes qui date de plusieurs années. L'autre exemple du même topo est le chantier du boulevard du front de mer (Yacef Omar dit petit Omar) de la ville d'Azeffoun, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou. Lancé il y a environ deux années, l'aménagement de la partie est du front de mer, du côté de «La grande plage», n'est pas encore livrée et l'on voit toujours des dizaines d'ouvriers et de gros engins occuper la plage ou se mélanger à la poignée d'estivants, dans un bruit assourdissant. Globalement, les deux villes de Tigzirt et d'Azeffoun qui ne sont pas tellement attirantes en la matière enregistrent de faibles revenus durant les deux à trois mois de l'été, pour sombrer dans l'inertie le reste de l'année. Autre preuve que rien n'a changé : les revendications posées par les commerçants de Tigzirt en 2008 demeurent d'actualité. On citera la réouverture de la RN 24, fermée vers 1993 pour des «raisons de sécurité», laquelle drainait un flux d'estivants venant de la wilaya de Boumerdès, le renforcement du réseau AEP malgré la mise en service de la station de dessalement de l'eau de mer et une limentation à partir du barrage de Taksebt ainsi que la réfection du réseau défectueux d'AEP, le raccordement des maisons au gaz de ville , l'ouverture de structures sanitaires de qualité et en nombre suffisant, des moyens de transport réguliers avec des prestations de niveau, le règlement définitif des problèmes nés de la gestion des déchets ménagers, «compréhension et souplesse» dans le traitement des estivants de la part des services de sécurité au niveau des postes de contrôle et une révision du tableau de paiement des impôts sur la base de l'activité réelle. De plus, certains commerçants demandent l'ouverture la nuit de l'axe principal de la ville de Tigzirt fermé parce que proche du célibatorium de la police et un meilleur entretien des plages. Selon l'un de ses membres, l'association des commerçants menace de recourir à des actions cet été si ces revendications ne sont pas prises en compte par les autorités.