Une cinquantaine d'experts antiterroristes d'Europe, d'Afrique, d'Australie, d'Amériques du Nord et du Sud prendront part, du 4 au 6 février prochain à Alger, à une rencontre consacrée à la lutte contre les enlèvements aux fins d'obtention des rançons. Comment aider les Etats africains à lutter contre les enlèvements aux fins d'obtention de rançons et leur permettre d'avoir les outils nécessaires pour interdire aux terroristes de bénéficier d'une quelconque rente provenant d'un rapt ? Telle est la question centrale autour de laquelle seront axés les travaux d'un atelier technique prévu à Alger, du 4 au 6 février prochain au siège du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (Caert), qui sera animé par des experts de la lutte antiterroriste d'Europe, d'Amériques du Nord et du Sud, d'Australie mais aussi d'Afrique, où les enlèvements aux fins d'obtention de rançons ainsi que la contrebande, le blanchiment d'argent, la piraterie, le trafic de drogue, d'êtres humains, et d'armes sont utilisés pour constituer les fonds nécessaires au financement des activités terroristes. Dans cet atelier particulier, les experts vont présenter aux responsables africains de la lutte contre le terrorisme les standards largement acceptés, les outils et les procédures pour prévenir et empêcher les terroristes de bénéficier de fonds provenant des paiements de rançons. En organisant, au Caert, un atelier consacré aux paiements de rançons, l'Afrique apporte sa contribution à l'effort global de lutte contre ce fléau, à travers l'élaboration d'un projet de mise en œuvre du Mémorandum d'Alger du forum mondial contre le terrorisme (GCTF) sur les bonnes pratiques en matière de prévention contre les enlèvements suivis de demandes de rançons et l'élimination des avantages qui en découlent. Ces bonnes pratiques, qui ont été admises par le Conseil de sécurité des Nations unies et validées par les dirigeants du G8, visent à aider à prévenir contre la prolifération ultérieure des rapts aux fins de paiements de rançons, à assurer la sécurité des otages, à interdire aux terroristes de tirer profit de crimes (profit financier ou autre) et à traîner leurs responsables devant la justice en respectant la règle du droit. En plus de ces pratiques, précisent nos interlocuteurs, les travaux de l'atelier vont aider les participants à promouvoir la collaboration et la coopération au sein et entre les Etats participants pour venir à bout de ce fléau. Le Mémorandum d'Alger, faut-il le préciser, a été élaboré par le groupe de travail «Sahel» du Forum mondial contre le terrorisme et que président conjointement l'Algérie et le Canada, à l'issue d'une réunion d'experts tenue à Alger en avril 2012. Il comporte 15 mesures non contraignantes pour prévenir contre les prises d'otages et priver les terroristes des avantages financiers qui découlent de telles actions. Il s'agit entre autres d'informer les citoyens et les voyageurs des zones à risque, de recommander des mesures de sécurité, d'améliorer l'efficacité de la coopération interne et avec les organismes internationaux ; de développer les sources d'information, de collecte, de partage de renseignements ; de conduite d'opérations d'infiltration, d'exécution de mandats de perquisition ; de priver les terroristes des avantages qui découlent du versement de rançons, tout en cherchant à obtenir la libération des otages en toute sécurité ou en mettant en jeu d'autres moyens et ressources, selon les besoins, sans exclure le recours à la force qui doit se faire en étroite coopération avec l'Etat de la nationalité des otages et conformément aux dispositions applicables du droit international ; de renforcer les mécanismes de coordination nationale et la coopération internationale en matière de logistique en vue de localiser les terroristes dans les zones où les enlèvements contre rançons constituent une menace et/ou les terroristes soupçonnés d'avoir commis de telles infractions en vue de les poursuivre en justice ; d'identifier et de protéger les cibles potentielles de tentatives d'enlèvement de façon à prévenir ce type d'opérations en élaborant une approche opérationnelle qui intègre la collecte de renseignements, l'expertise de l'application de la loi et des unités spécialisées de répression du terrorisme ; d'élaborer et de promouvoir une stratégie médiatique unique qui fasse partie de la stratégie de libération des otages dans la sécurité sans promouvoir les objectifs des preneurs d'otages, tout en assurant la protection des informations sensibles concernant des affaires d'enlèvement contre rançon.