La corrosion des canalisations du réseau d'assainissement, due essentiellement aux rejets des huiles industrielles et autres substances grasses rejetées par les firmes implantées dans la zone industrielle périurbaine, ont causé des affaissements spectaculaires sur le collecteur principal de la ville de Hassi Messaoud l Des véhicules entiers sont engloutis par le cratère de la cité des 1850 Logements. L'embellissement et la protection de l'environnement n'ont jamais été le fort de Hassi Messaoud, du moins dans sa partie dédiée au commun des citoyens qui habitent une ville de plus en plus délabrée depuis 2005. Les seuls îlots de propreté et d'esthétique sont en effet ceux conçus et occupés par Sonatrach, ses filiales, les multinationales pétrolières et parapétrolières et quelques sociétés privées qui sortent du lot. Pour le reste, édifices publics, établissements scolaires, commerces et cités résidentielles ou champignons se partagent la caractéristique du manque de fonctionnalité et d'ergonomie, la mocheté et l'insalubrité où semblent exceller les gestionnaires successifs de la capitale du pétrole algérien. La gestion catastrophique est aggravée par d'autres éléments qui viennent se greffer au passif, à savoir une ville commune ou ‘‘industriels'' et ‘‘civils'' se partagent les servitudes, les différents réseaux et l'espace public. Une infrastructure qui ne répond plus à l'expansion de la ville et le gel qui l'a frappé pendant sept longues années. Une situation héritée par les actuels gestionnaires et malgré la bonne volonté du nouveau staff managérial de l'APC qui s'ingénie à trouver des solutions. Le P/APC est allé jusqu'à instaurer une séance de bilan semestriel et annuel avec les citoyens de la commune, une action qui est certainement louable, constatent les nombreux habitants qui communiquent quotidiennement avec leur maire, Mohamed Yacine Bensaci, via sa page facebook où il affiche sa photo et sa fonction, invitant tous ses administrés «à le critiquer et lui indiquer les points noirs sur lesquels ils aimeraient qu'il base son intervention.» Cet espace de communication inédit dans la wilaya de Ouargla, où la critique reste au stade de la calomnie pure et simple, est une ouverture considérable sur la réalité des préoccupations du citoyen qui continue à soulever les mêmes problèmes hérités d'une série de mauvaises décisions qui continuent à alourdir le passif de cette daïra. Ainsi, la situation environnementale de Hassi Messaoud est au plus mal, surtout avec les affaissements de routes et la multiplication de flaques d'eau gigantesques en plein centre-ville. Des étendues d'eau dues à des débordements dans les réseaux qui ont engendré de graves accidents où des véhicules ont été engloutis et remorqués ces derniers jours. Des travaux de réparation de l'affaissement sur le réseau d'assainissement principal au niveau de la cité résidentielle des 1850 villas sont pourtant régulièrement effectués sans résultat durable. Comme à chaque débordement, les citoyens s'attendent d'ores et déjà à des interventions qui ont prouvé leur inefficacité sur le long cours, comme cela a été le cas en 2012 où après l'assèchement des eaux agglutinées dans les différentes dépressions de terrain causées par ces affaissements dus à des fractures qui surviennent sur le collecteur principal, entraînant des débordements d'eaux usées dans toute la zone jusqu'à hauteur de la mosquée Esseddik. Les services communaux ainsi que les équipes de l'Office national de l'assainissement (ONA) et de la subdivision locale de l'hydraulique avaient alors promis une «vraie» réhabilitation du tronçon détérioré et la rénovation d'une bonne partie du réseau. Il est à préciser que la spécificité industrielle de Hassi Messaoud fait que cette dernière soit sujette à de graves atteintes à l'environnement. Outre les bourbiers pétroliers qui constituent un véritable danger pour le milieu, la flore et la faune où des dizaines de camelidés sont embourbés chaque année, la pollution due aux torchères est une source sûre de maladies respiratoires et dermatologiques. Les affaissements réguliers enregistrés sur le réseau d'assainissement principal de la ville ne sont que la partie visible de l'iceberg, où la corrosion des canalisations due aux rejets des huiles industrielles et autres substances grasses rejetées par les firmes implantées dans la zone industrielle périurbaine sont officiellement admises et reconnues par les instances concernées. Malgré une communication plus ou moins ouverte sur les mesures entreprises dans le cadre de la mise en place de plan QHSE au niveau des entreprises pétrolières, la question des atteintes à l'environnement reste encore taboue à Hassi Messaoud.